PARIS, 28 octobre (Reuters) - Edouard Philippe réunit lundi le gouvernement pour détailler les réformes confiées à chaque ministère et annoncer des mesures portant sur la gestion du personnel et de l'immobilier de l'Etat, avant une réforme de la fonction publique en 2019.

Les travaux du Comité interministériel de la transformation publique, réuni pour la deuxième fois par le Premier ministre, doivent rendre les services publics plus efficaces, générer des économies et préparer la suppression annoncée de 50.000 postes de fonctionnaires d'Etat sur la durée du quinquennat.

"On essaye de construire un modèle différent, fait de plus de contrastes, moins de normes, moins de jardins à la française, plus de différenciation, plus de liberté et plus de transparence", explique l'entourage d'Edouard Philippe, sans nier l'impatience exprimée par des économistes et certains électeurs d'Emmanuel Macron à propos de la réforme de l'Etat.

"Ce changement de modèle, il est effectivement long", ajoute-t-on. "C'est toute l'infrastructure qu'il faut refaire : le cadre et le contrat social entre les agents publics et l'employeur public."

L'exécutif veut simplifier les administrations centrales, les déconcentrer et permettre aux managers publics de gérer leurs effectifs avec davantage de souplesse.

La volonté de lancer des plans de départs volontaires a déjà été annoncée et 700 millions d'euros ont été dégagés pour accompagner ces transformations sur la durée du quinquennat.

Cinquante millions d'euros supplémentaires seront annoncés lundi pour accompagner la création d'une agence de reconversion des personnels.

"On veut faire les choses bien, en accompagnant les agents à la mobilité géographique, fonctionnelle, à l'intérieur des fonctions publiques ou vers le privé", explique-t-on à Matignon.

Un projet de loi de réforme de la fonction publique, présenté au premier semestre 2019, complètera la gamme des outils mis à disposition des agents et des administrations. Le texte concernera les trois fonctions publiques : Etat, hôpital et collectivités territoriales.

"C'est un travail au long court, absolument indispensable, sinon, on sera dans une logique où le service public sera en attrition, dépassé et pas à la hauteur des attentes des usagers et des agents publics", déclare-t-on. (Jean-Baptiste Vey, édité par Julie Carriat)