PARIS, 7 avril (Reuters) - Edouard Philippe réaffirme dans une interview au Parisien publiée samedi soir en ligne la détermination de l'exécutif à aller jusqu'au bout de la réforme SNCF et plus globalement à continuer de gouverner selon la même "méthode".

Concernant la SNCF, "j'entends la détermination de certaines organisations syndicales mais qu'ils entendent bien la mienne aussi. Le statu quo n'est pas viable", souligne le Premier ministre dans cet entretien publié à la veille de la deuxième phase d'une grève des cheminots qui pourrait se poursuivre au-delà de la fin juin.

"Je n'ai jamais utilisé la théorie du rapport de force. Mais j'ai exprimé clairement la volonté du gouvernement et où étaient les marges de discussions. J'ai bon espoir qu’à la fin on s'entende", ajoute-t-il. Le projet de loi de réforme ferroviaire prévoit notamment la suppression de l'embauche au statut - casus belli pour les organisations représentatives et point "non négociable" pour le gouvernement.

Invité d'Europe 1 samedi matin, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a estimé qu'il "aurait mieux valu en termes de méthode ouvrir une négociation en amont de la présentation d'un projet de loi".

"Aujourd'hui il y a un exercice du pouvoir qui est beaucoup trop vertical et qui est une forme de mépris à l'égard de corps intermédiaires et des organisations syndicales en particulier, je l'invite (Emmanuel Macron-NDLR) vraiment, vraiment, à rectifier le tir", a-t-il ajouté.

A la question de savoir si la méthode du gouvernement était la bonne, Edouard Philippe a estimé que la "sensibilité" de la réforme de la SNCF rendait quasiment inévitable un mouvement de protestation.

"Nous savons que c'est un sujet sensible. Tous les Français le savent, c'est pour cela qu'ils nous disent de tenir bon", indique-t-il dans cet entretien à paraître dans l'édition de dimanche du Parisien-Aujourd'hui en France.

"Il y a urgence, il faut avancer et tout le monde doit savoir notre détermination à aller au bout".

Au-delà de la SNCF, "depuis six mois, ce gouvernement montre qu'on peut changer les choses", souligne Edouard Philippe. "Mais il est naturel qu'il y ait des sujets qui se passent bien et d'autres où il y a des grèves".

La "méthode" du gouvernement "est saine, elle est bonne, de toute façon c’est la nôtre et on va continuer". (Marine Pennetier, édité par Myriam Rivet)