PARIS, 29 avril (Reuters) - Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a réfuté dimanche l'idée "d'un début de fin de conflit" à la SNCF malgré la baisse de la mobilisation contre la réforme du ferroviaire.

Le taux de grévistes prévisionnel était de 28,2% pour samedi et dimanche, en baisse par rapport aux épisodes précédents, selon la direction. Il s'agissait du sixième épisode de grève ce week-end. Le taux de grévistes était de 48% au début du mouvement.

La SNCF ne donne toutefois pas les chiffres de participation les week-ends car la mobilisation y est par nature plus faible qu'en semaine.

Le taux de participation à la grève le lundi 23 et mardi 24 avril étaient de 17,45% et 17,87% respectivement, contre 34% et 29,7% le 3 et 4 avril, premiers jours du mouvement annoncé jusqu'au 28 juin.

"Le début de la fin du conflit SNCF, il se passera dans les discussions, pas dans les perturbations", a déclaré Laurent Berger au Grand Rendez-vous Europe 1-Les Echos-Cnews.

"L'issue du conflit, c'est d'abord les trains qui circulent normalement mais c'est aussi que les cheminots ne se sentent pas humiliés", a-t-il ajouté.

Il a critiqué ceux qui avaient "fait croire" que les cheminots étaient "ultra-privilégiés" alors que "la moitié d'entre eux sont payés 1,3 fois le smic".

Edouard Philippe a proposé mardi aux syndicats de la SNCF menant le mouvement de grève - CGT, l'Unsa, Sud et la CFDT - de les rencontrer le 7 mai, un rendez-vous qu'ils réclamaient, excédés par la tournure de la concertation avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

Pour la CFDT, ce rendez-vous est "extrêmement important" car le gouvernement doit y préciser quel "financement (...) du système ferroviaire il propose", que ce soit la reprise de la dette - 47 milliards d'euros pour la seule SNCF - ou encore des investissements.

Le syndicat attend également des garanties dans la future convention collective remplaçant le statut des cheminots.

"UNE OUVERTURE"

"Le Premier ministre, en nous recevant, fait cette ouverture pour que nous soyons écoutés, j'espère qu'il nous écoutera", a ajouté Laurent Berger.

Edouard Philippe a assuré que ces thèmes seraient au coeur des échanges le 7 mai. Il a également confirmé la volonté de l'exécutif d'une reprise progressive par l'Etat de la dette de la compagnie ferroviaire à partir du 1er janvier 2020, ce qui "demandera un effort supplémentaire des contribuables".

Le trafic était encore perturbé dimanche: un Intercités sur trois et la moitié des TGV circulaient ainsi que deux trains sur trois pour les lignes internationales. Pour les lignes régionales, deux TER sur cinq étaient en service, ainsi que trois Transilien sur cinq en région parisienne.

La SNCF a annoncé vendredi des mesures de dédommagement pour les usagers ayant été pénalisés par les perturbations survenues depuis le début du mouvement.

Près de six Français sur dix (59%) jugent que la grève des cheminots n'est pas justifiée et 62% d'entre eux souhaitent que le gouvernement aille jusqu'au bout dans ce dossier, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche. (Caroline Pailliez, édité par Danielle Rouquié)