PARIS, 26 septembre (Reuters) - Le budget de la Sécurité sociale prévoit un net redressement des comptes pour 2023, avec un déficit ramené à 6,8 milliards d'euros contre 17,8 milliards d'euros cette année, selon le projet de loi de financement présenté lundi, texte qui n'inclut pas de mesures de réforme des retraites.

Signe d'une amélioration continue depuis le déficit abyssal de 2020 (30,5 milliards d'euros) dû au COVID-19, la branche maladie voit ses pertes réduites de quelque 20 milliards d'euros cette année à 6,5 milliards d'euros en 2023, avec une prévision de déficit à 2,6 milliards d'euros pour 2026.

Le PLFSS examiné en conseil des ministres se fonde sur une hausse de 4,1% des recettes, grâce à l'inflation, avec une augmentation des dépenses de 2,1%.

Au chapitre des économies, le gouvernement prévoit notamment de s'attaquer aux arrêts de travail délivrés en téléconsultation lorsqu'ils ne sont pas prescrits par le médecin traitant, et de lutter contre la fraude fiscale.

Le Haut Conseil des finances publiques s'inquiète dans son avis sur le texte de mesures d'économies "très insuffisantes".

L'alarme est donnée sur la branche vieillesse et le Fonds de solidarité vieillesse, dont le déficit devrait s'aggraver à 2,7 milliards en 2023 (contre 1,7 milliard cette année), jusqu'à 13,7 milliards en 2026.

La réforme des retraites promise par Emmanuel Macron ne figure pas dans le texte.

Amendement ou projet de loi spécifique, la Première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré lundi matin sur BFM TV et RMC Info qu'une décision sur les modalités de la réforme serait prise d'ici à la fin de la semaine. Sur le fond, elle a évoqué un décalage progressif de l'âge effectif de départ à la retraite, sans plus de détails.

Le chef de l'Etat a heurté jusque dans les rangs de la majorité - où le centriste François Bayrou met en garde contre "un passage en force" - en prônant l'inclusion d'un simple amendement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. (Rédigé par Sophie Louet, avec la contribution de Caroline Pailliez, édité par Bertrand Boucey)