* La candidate LR a perdu connaissance pendant plusieurs minutes

* Vague d'indignation dans la classe politique (Actualisée avec nouvelles précisions)

PARIS, 15 juin (Reuters) - Nathalie Kosciusko-Morizet a subi jeudi matin une agression, lors d'un déplacement de campagne sur un marché parisien, qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde politique à trois jours du second tour des législatives.

Bousculée par un passant en pleine distribution de tracts sur le marché Maubert, dans le Ve arrondissement, la candidate des Républicains (LR) a perdu connaissance pendant plusieurs minutes avant d'être transportée) à l'hôpital Cochin.

Elle "restera en observation cette nuit", a déclaré en fin d'après-midi à la presse sa directrice de campagne, Olivia Laurentjoye, en précisant que seuls ses enfants pourront se rendre à son chevet.

Les faits font l'objet d'une enquête confiée à la police judiciaire.

Sur des images diffusées par différents médias, on peut voir un homme tendre le poing vers le visage de Nathalie Kosciusko-Morizet.

Selon un militant LR, présenté par Europe 1 comme un témoin de la scène, l'agresseur lui a adressé des propos "virulents" avant de lui asséner un coup à la poitrine, qui l'a déstabilisée. En tombant, elle a reçu un choc à la tête.

"Il y a un contexte partout qui est compliqué. La campagne électorale provoque parfois ce genre d'incidents. Ça n'est certainement pas pour en relativiser la gravité, (...) je le condamne avec la dernière énergie", a réagi son concurrent de La République en marche (LREM) dans la deuxième circonscription de Paris, Gilles Le Gendre, sur BFM TV.

Le candidat, arrivé nettement en tête du premier tour avec 41,81% des voix contre 18,13% pour Nathalie Kosciusko-Morizet, a par la suite annoncé sur Twitter qu'il suspendait sa campagne.

EXPRESSIONS DE SOUTIEN

Candidate malheureuse à la mairie de Paris en 2014 et à la primaire de la droite en 2016, l'ex-ministre de l'Ecologie joue de son profil atypique dans son camp, celui d'une centriste, ambitieuse et rétive aux consignes de parti.

Jusque-là députée de l'Essonne, elle a hérité d'une circonscription laissée vacante par François Fillon et réputée imperdable pour la droite jusqu'à l'émergence de LREM dans le sillage de la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle.

De nombreux responsables politiques, de la gauche à l'extrême droite, lui ont exprimé leur soutien.

"Tous mes voeux de rétablissement à mon amie NKM. Je condamne cet acte d'une violence insupportable", a écrit sur Twitter le Premier ministre, Edouard Philippe.

"Je suis passé m'assurer qu'elle allait bien, je l'ai trouvée secouée", a-t-il précisé dans l'après-midi à la presse, en marge d'un déplacement de campagne dans les Pyrénées-orientales pour soutenir les candidats LREM aux législatives.

"Témoignage d'amitié et de soutien à NKM qui mène un combat courageux. Nous avons besoin d'elle. Voeu de prompt rétablissement", a pour sa part réagi Alain Juppé, également sur Twitter.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, lui a témoigné "toute (sa) solidarité et lui (a) souhaité de se rétablir au plus vite après cette agression".

Toujours sur Twitter, Marine Le Pen a jugé que "la violence n'(avait) pas sa place dans une campagne électorale" et dénoncé des "comportements de plus en plus fréquents" qualifiés d'"inadmissibles". (Simon Carraud et Emmanuel Jarry avec Marine Pennetier et Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)