PARIS, 11 février (Reuters) - Marine Le Pen s'est efforcée dimanche de minimiser les menaces de son père Jean-Marie de s'inviter au prochain congrès du Front national, jugeant qu'elles étaient de simples "provocations" destinées à exister médiatiquement.

La bataille que se livrent le père et la fille depuis trois ans a connu un nouvel épisode vendredi avec une décision de justice confirmant le cofondateur du parti d'extrême droite à la présidence d'honneur.

Selon Jean-Marie Le Pen, l'arrêt de la cour d'appel de Versailles (Yvelines) lui donne le droit le participer au congrès de la "refondation" prévu les 10 et 11 mars à Lille, ce que conteste la direction frontiste.

"Toutes ces provocations visent à exister", a déclaré Marine Le Pen, invitée du Grand Rendez-vous Les Echos-Europe 1-CNEWS.

"Je n'ai pas le sentiment d'avoir une épine dans mon pied ou alors j'ai des cors qui se sont formés et, du coup, je ne la sens plus trop en fait", a ajouté la députée du Pas-de-Calais, qui a pris la succession de son père à la tête du FN en 2011.

Pour elle, "la page est tournée au Front national, elle est tournée en ce qui me concerne".

Les relations entre eux sont devenues particulièrement orageuses depuis l'éviction de Jean-Marie Le Pen, en 2015, après des propos répétés sur la Seconde Guerre mondiale peu compatibles avec la "dédiabolisation" voulue par Marine Le Pen.

En juin dernier, il avait voulu assister à un bureau politique au siège du FN, à Nanterre (Hauts-de-Seine), en compagnie d'un huissier et de l'un de ses avocats, mais il avait alors trouvé grille close.

Le statut de président d'honneur est voué à disparaître si les adhérents valident, durant le congrès de mars, de nouveaux statuts adoptés le mois dernier par les dirigeants lors d'un autre bureau politique. (Simon Carraud, édité par Eric Faye)