PARIS, 27 novembre (Reuters) - Le Sénat a rejeté sans surprise mercredi soir le projet de loi de finances (PLF) présenté par le gouvernement français pour 2014, par 180 voix contre 143.

Les sénateurs ont rejeté la partie recettes, ce qui entraîne le rejet de l'ensemble du PLF.

L'opposition UMP (droite) et UDI (centriste) a voté contre, de même que le groupe du Front de gauche. Or la gauche ne dispose avec celui-ci que d'une majorité de quelques voix. Le groupe écologiste s'est pour sa part abstenu.

Dans un communiqué, le groupe socialiste "déplore" que les amendements conjugués des groupes Front de gauche et UMP aient "dénaturé le projet de budget du gouvernement" et aboutissent "à 10 milliards d'euros de dépenses nouvelles".

Le président du groupe PS, François Rebsamen, ajoute que le rejet de la partie recettes empêche l'examen du volet dépenses et prive ainsi le Sénat "de tout débat et toute initiative sur les postes budgétaires essentiels pour la vie quotidienne des Français, notamment l'éducation, le logement, et l'emploi".

"Les sénateurs socialistes déplorent cette situation, qui montre une nouvelle fois que la majorité sénatoriale n'est pas en cohérence avec la majorité gouvernementale", ajoute-t-il.

Une commission mixte paritaire (CMP) Assemblée-Sénat sera convoquée prochainement pour tenter de mettre au point un texte commun aux deux assemblées. Elle n'a aucune chance d'aboutir.

Mais le texte sera de toute façon adopté puisque la Constitution donne le dernier mot à l'Assemblée nationale, où le groupe PS dispose à lui seul de la majorité absolue. Les députés procèderont à la lecture définitive du PLF le jeudi 19 décembre. (Emile Picy, édité par Emmanuel Jarry)