PARIS, 31 août (Reuters) - La CPME demande au gouvernement de pouvoir mener une négociation large sur l'assurance chômage, sans être cantonnée à des sujets "anecdotiques" comme les contrats courts, a déclaré vendredi son président.

François Asselin s'est en outre prononcé pour une plus grande responsabilisation des travailleurs, des entreprises et des médecins pour enrayer la hausse des arrêts de travail, après une rencontre avec le Premier ministre, Edouard Philippe, et les ministres Muriel Pénicaud (Travail) et Agnès Buzyn (Solidarités et Santé).

Les autres dirigeants syndicaux et patronaux reçus à Matignon depuis mercredi sur ces deux sujets ont également pressé l'exécutif de les laisser négocier librement les règles de l'assurance chômage.

En cause, le contenu d'un document d'orientation attendu dans trois semaines qui doit, selon le gouvernement, déboucher sur une négociation s'achevant fin janvier-début février.

Philippe Martinez a promis que la CGT ne serait pas le "faire-valoir" de décisions déjà actées, Pascal Pavageau, de Force ouvrière, a assuré qu'"on ne va pas tous se réunir dans un coin pour se faire hara-kiri" et le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a jugé que "c'est l'ensemble de l'équation qu'il faut trouver".

A la CPME, "nous sommes partisans de rouvrir ce dossier, à condition bien sûr que nous ayons une feuille de route qui nous permet d’avoir une négociation la plus large possible", a dit François Asselin à l'issue de la rencontre. Et non de se limiter "à quelques sujets précis, entre autres les contrats courts ou autres qui sont, en ce qui nous concerne, plutôt anecdotiques par rapport aux enjeux globaux", a-t-il ajouté.

Les dirigeants des huit principales organisations syndicales et patronales se réuniront en septembre pour "partager les sujets d'actualité que nous avons devant nous", a précisé le dirigeant patronal.

Plusieurs engagements d'Emmanuel Macron sur l'assurance chômage ont déjà été décidés, avec l'intégration sous conditions de certains démissionnaires et indépendants, assortie d'un renforcement des contrôles des bénéficiaires.

L'exécutif compte désormais agir "partout où il y a des mécanismes qui n'incitent pas à retrouver rapidement un emploi" et "établir un système financièrement équilibré qui garantisse la justice sociale", a expliqué Edouard Philippe dans le Journal du Dimanche.

ENCADRE Les grands thèmes des discussions sur l'assurance chômage (Jean-Baptiste Vey, édité par Elizabeth Pineau)