* Pétition pour le retour des "peines plancher"

* Un sujet commode pour le parti

PARIS, 8 janvier (Reuters) - Pétition en faveur des "peines plancher" ou critiques de la police de sécurité du quotidien voulue par Emmanuel Macron : Les Républicains (LR) ont donné lundi le ton de leur rentrée 2018 en insistant sur le thème de la sécurité, l'un des rares à même de faire consensus dans un parti encore fragilisé.

Signe de sa volonté de placer les sujets régaliens au coeur du débat, le nouveau président de la formation, Laurent Wauquiez, a signé un texte demandant à l'exécutif de revenir au principe des peines incompressibles instaurées par Nicolas Sarkozy puis supprimées sous le quinquennat Hollande.

"Nous demandons (...) le rétablissement des peines plancher pour les agressions commises contre un policier, un gendarme ou toute autre personne dépositaire de l'autorité publique", peut-on lire dans cette pétition publiée sur le site internet de LR.

"C'est une nécessité absolue", a expliqué le porte-parole Geoffroy Didier lors d'une conférence de presse.

Le parti s'est rapidement saisi de cette revendication des syndicats de police, qui a refait surface après l'agression de deux agents à Champigny-sur-Marne, près de Paris, pendant la nuit du nouvel An.

Durant leur conférence de presse, Geoffroy Didier et Lydia Guirous, également porte-parole, ont alerté sur la "détresse des policiers et des gendarmes" puis vilipendé la police de sécurité du quotidien, qui doit être expérimentée en début d'année - elle "va se révéler inefficace", selon Lydia Guirous.

A propos du site de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), occupé par des opposants à un projet d'aéroport, "nous appelons le gouvernement à ne pas avoir la main qui tremble et à évacuer par la force", a déclaré Geoffroy Didier.

Lydia Guirous a en outre qualifié Emmanuel Macron de "Judas", coupable à ses yeux de "trahisons" en matière de laïcité.

"OPPOSITION JUSTE"

Les sujets régaliens sont commodes à double titre pour LR : ils n'ont pas le caractère potentiellement conflictuel de la question européenne, par exemple, et ils permettent au parti de se démarquer de l'exécutif, lequel a préempté en ce début de quinquennat des thématiques habituellement chères à la droite.

Il s'agit de bâtir une "opposition" juste, selon Valérie Pécresse.

"C'est une opposition qui ne va pas critiquer Emmanuel Macron quand il fait ce qu'on a toujours dit qu'on ferait, comme assouplir le droit du travail, mettre fin aux emplois aidés", a déclaré sur BFM TV la présidente de la région Île-de-France, par ailleurs rivale interne de Laurent Wauquiez.

"En revanche, a-t-elle poursuivi, je me permets de souligner toutes les failles d'Emmanuel Macron, notamment sur cette politique de sécurité qui me paraît très en deçà de ce qu'il faut faire."

"Sur la politique migratoire, je crois qu'il est temps de montrer beaucoup plus de fermeté et sur le communautarisme, là aussi, il y a des choses à dire", a encore dit l'ex-ministre chiraquienne.

Elu le mois dernier avec près de 75% des voix des adhérents, Laurent Wauquiez dira plus précisément quelle orientation il compte donner à LR lors de sa rentrée personnelle.

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes sera l'invité de L'Emission politique sur France 2, le 25 janvier, puis il prononcera son premier grand discours de président, deux jours plus tard, lors d'un conseil national de LR. (Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)