PARIS, 1er octobre (Reuters) - L'ancien ostéopathe du "Tout-Paris", jugé pour des viols ou agressions sexuelles sur près d'une vingtaine de patientes, a clamé mardi son innocence, au premier jour de son procès devant la cour d'assises de Paris.

Pierre Pallardy, en pleurs, a maintenu les dénégations formulées tout au long de l'instruction : "Je vais prouver devant ce tribunal que je suis innocent, cela fait sept ans et demi que j'attends ce moment".

Sa femme, un ancien mannequin, a esquissé sa ligne de défense en affirmant qu'en raison d'un problème de prostate, l'accusé, âgé aujourd'hui de 72 ans, était impuissant depuis 2003.

Les sanglots de Pierre Pallardy, qui a soigné des personnalités comme Picasso ou Serge Dassault, n'ont pas impressionné les parties civiles, qui dénoncent "un numéro de pleunichard".

"C'est un comédien né et c'est un affabulateur, ce sont des larmes pour attendrir les gens qui pourraient encore croire que nous sommes des femmes allumeuses, faciles, alors que c'est nous qui étions les victimes", a dit l'une d'elles sous couvert de l'anonymat.

"Nous sommes toutes les victimes de quelqu'un qui est un pervers doublé d'un gourou, parce qu'il utilise des procédés qui sont tout à fait inconcevables", a-t-elle ajouté.

Selon elle, l'ostéopathe mettait ses patientes "sous une emprise qui ne leur permettait pas ensuite de crier, de se débattre".

Pierre Pallardy, qui dirige aujourd'hui avec son épouse un hôtel sur l'île de Ré, estime que les poursuites relèvent "de la jalousie, de la vengeance et de l'affabulation" des plaignantes.

Après une jeunesse d'orphelin, l'accusé, qui encourt 20 ans de réclusion, était devenu kinésithérapeute, puis ostéopathe, dans les années 1970.

Auteur de best-sellers, comme "Plus jamais mal au dos", il avait rapidement fréquenté les plateaux télévisés et les émissions de radio.

Sa méthode consistait à mêler conseils pour une bonne hygiène de vie et massages vigoureux du ventre, capables selon lui de réguler l'équilibre psychique et de soigner insomnies, dépression et fatigue chronique.

Ses déboires ont débuté avec une plainte déposée en 2006 et qui a conduit les enquêteurs à contacter d'anciennes clientes. La plupart ont décrit un scénario similaire, avec des séances débutant par un massage du ventre les laissant "sonnées".

Il leur aurait ensuite pris les seins à deux mains avant de se livrer à des attouchements, voire des pénétrations. Six cas de viols ont été retenus.

Pierre Pallardy a reconnu une pratique "énergique, voire autoritaire" en séance tout en affirmant que cela n'avait rien de sexuel. (Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)