* Le poste du Premier ministre est menacé

* Son entourage dénonce "l'intox" des rumeurs de départ

* Ayrault défend la ligne "social-démocrate" de Hollande

par Julien Ponthus

PARIS, 26 mars (Reuters) - Jean-Marc Ayrault est le mieux placé pour porter la ligne social-démocrate de François Hollande en réunissant toutes les composantes de la majorité, estime-t-on dans son entourage, qui s'agace des rumeurs incessantes annonçant son départ imminent.

L'intervention du Premier ministre au soir du premier tour des élections municipales, revers pour le Parti socialiste, a donné du grain à moudre à ceux qui, dans son camp, l'ont jugé "pas à la hauteur" du message envoyé par les électeurs et pour qui la fin de son bail est proche. (voir )

"De l'intox", pestent ses proches, pour qui "le Premier ministre n'a qu'une préoccupation, c'est qu'une majorité de gauche existe afin de soutenir la politique souhaitée par le président de la République".

"Ce qui compte c'est la politique menée et d'avoir une majorité parlementaire pour la mener", ajoute-t-on, même si des députés socialistes réclament ouvertement son renvoi.

Son entourage fait valoir que le Premier ministre a la confiance des Verts pour mettre en oeuvre la future loi de transition énergétique, texte crucial des prochains mois.

Si le maintien de l'ancien maire de Nantes semble très difficile à imaginer en cas de déroute électorale majeure au second tour dimanche, ses proches rappellent que c'est à lui que le président a confié le soin de construire le "pacte de responsabilité", un ensemble de réformes qui doit donner un nouveau souffle à son quinquennat.

LIGNE SOCIAL-DÉMOCRATE

"Seule une ligne social-démocrate et non social-libérale permettra d'atteindre cet objectif. Qui d'autre que Jean-Marc Ayrault a la confiance des socialistes, des radicaux de gauche et des écologistes", disent-ils dans une allusion à peine voilée au ministre de l'Intérieur Manuel Valls, cité pour le remplacer.

Le gouvernement doit présenter dans les prochains jours un plan d'économies de 50 milliards d'euros pour la période 2015-2017 qui doit lui permettre notamment de financer les 10 milliards d'euros de baisse du coût du travail prévus dans le pacte de responsabilité.

D'autres grands projets de réformes sont aussi portés par Jean-Marc Ayrault, font valoir ses proches.

"Economies ciblées, transition énergétique, réforme de la fiscalité des ménages, nouvelle étape de la décentralisation", énumère-t-on à Matignon, où l'on imagine mal le Premier ministre partir avant d'avoir lancé tous ces chantiers et poser les jalons du "nouveau modèle français" qu'il appelle de ses voeux.

Selon plusieurs sources gouvernementales, le Premier ministre a réussi à sauver son poste in extremis en novembre au détriment en lançant une remise à plat de la fiscalité dont les premières mesures en faveur des ménages notamment doivent justement être annoncées sous peu. (voir )

"Les fruits de ce travail seront les bienvenus dans les jours qui viennent", disent ses proches n évoquant l'esprit de "justice sociale" de ces mesures pour les bas salaires.

Sur le plan personnel, les soutiens de Jean-Marc Ayrault font valoir son "courage de la constance et de la détermination" malgré ses records d'impopularité.

Si l'entourage de François Hollande n'a laissé guère de doutes quant à sa volonté de remanier l'équipe gouvernementale après le second tour des municipales, le président a pris soin de conserver ses options ouvertes sur l'équipe qu'il choisira dans les prochaines semaines, Premier ministre inclus. (Edité par Yves Clarisse)