PARIS, 9 juillet (Reuters) - L'activité française rebondira au troisième trimestre, soutenue par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (JO), ainsi qu'une reprise de la consommation des ménages, déclare mardi l'Insee dans une note de conjoncture, qui prévient toutefois que la situation politique incertaine constitue un risque pour ces perspectives.

La croissance au troisième trimestre atteindra 0,5% sur trois mois après 0,3% le trimestre précédent, estime l'Institut national de la statistique, l'activité profitant des JO qui ajouteront 0,3 point de pourcentage à la croissance trimestrielle et 0,1 point à la croissance annuelle, grâce principalement aux achats de billets, à la vente des droits de diffusion et au surcroit de tourisme.

Par contrecoup, l'activité reculerait de 0,1% au quatrième trimestre, pour s'établir en hausse de 1,1% en 2024, comme l'an dernier, calcule l'Insee dans sa note intitulée "Du PIB, des Jeux, des inconnues".

L'économie française bénéficiera par ailleurs de l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages qui alimentera la consommation : celle-ci devrait accélérer à 0,5% au deuxième trimestre, et à 0,7% et au troisième trimestre, soutenue par les JO, après une hausse de 0,1% en début d'année.

A l'inverse, l'investissement des entreprises souffre toujours du durcissement des conditions de financement et demeurera atone au second semestre.

Le commerce extérieur aurait également un impact nettement positif sur la croissance, de l'ordre de 0,9 point de pourcentage, le rebond des exportations se poursuivant avec l'ajustement du niveau des stocks, la reprise des commandes aéronautiques et les JO.

L'inflation devrait poursuivre son reflux et s'afficher à 1,9% sur un an en décembre 2024, soutenue par le prix des services qui répercutent les hausses passées des salaires, sans indication toutefois de boucle prix-salaires, estime l'Insee.

L'inflation atteignait 2,1% en juin, selon une estimation provisoire, et 2,3% en mai.

Les prévisions de l'Institut, attendues initialement le 18 juin mais déclarées en raison de la période de réserve électorale, n'intègrent toutefois pas l'impact possible sur l'activité des élections législatives.

Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture, rappelle ainsi que le moral des entreprises rebondit en général après une élection, mais que la situation inhabituelle rend toute projection difficile. (Rédigé par Corentin Chappron, édité par Augustin Turpin)