PARIS, 3 janvier (Reuters) - Dénonçant une "mystification économique" et une "faute sociale", François Hollande s'est élevé mardi contre le projet de "TVA sociale" que Nicolas Sarkozy veut instaurer avant l'élection présidentielle.

"Je refuse et la méthode et la disposition", a déclaré sur France 2 le candidat socialiste à l'Elysée, reprochant au chef de l'Etat de vouloir agir "alors même que les électeurs veulent choisir" lors du scrutin.

La ministre du Budget, Valérie pécresse, a confirmé mardi que "la TVA sociale verra le jour en France avant l'élection présidentielle du printemps".

Le principe d'une augmentation ciblée de la TVA pour financer la protection sociale avait été évoquée par Nicolas Sarkozy lors de ses voeux.

"Je ne veux pas que les Français, qui vont déjà assumer le redressement financier, soient affligés de trois ou quatre points de TVA pour la TVA sociale", a réagi François Hollande.

Le candidat PS a souligné qu'il y aurait une baisse de cotisation non pas des salariés mais des employeurs "pour une compétitivité qui ne sera d'ailleurs pas améliorée".

Il a ensuite réfuté l'idée que la TVA puisse protéger des importations venues de l'extérieur.

"Il y a une mystification économique et une faute sociale", a-t-il dit. "Je ne laisserai pas faire et ce sera un enjeu de l'élection présidentielle".

La "TVA sociale" consiste à affecter une partie du produit de la taxe sur la valeur ajoutée au financement de la protection sociale, c'est-à-dire à transférer une partie des cotisations sociales des employeurs sur une hausse de la TVA.

L'opposition de gauche estime que ce dispositif non progressif pénaliserait au premier chef les ménages modestes, la part des revenus consacrée à la consommation étant plus importante dans les catégories populaires. (Gérard Bon)