* Baisse pour la catégorie A, hausse pour le cumul A,B et C
    * Près de 550.000 inscrits supplémentaires depuis mai 2012
    * Muriel Pénicaud veut engager la réflexion sur les chiffres

 (Actualisé avec précisions supplémentaires, communiqué du
ministère du Travail)
    PARIS, 24 mai (Reuters) - Le chômage s'est retourné à la
baisse en avril en France métropolitaine, repassant sous le
seuil des 3,5 millions d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A
qu'il avait franchi à la hausse le mois précédent, selon les
données publiées mercredi par le ministère du Travail.   
    Mais les effectifs cumulés des catégories A, B et C, qui
représentent l'ensemble des inscrits tenus de rechercher un
emploi, ont progressé et atteint un nouveau pic, à 5,535
millions.     
    Selon ces chiffres des inscrits à Pôle emploi, les premiers
publiés depuis l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de
la République, le 7 mai, les effectifs de l'opérateur public de
l'emploi en catégorie A ont augmenté de près de 550.000
personnes sur la durée du quinquennat de son prédécesseur,
François Hollande.     
    Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (sans aucune
activité) a reculé de 1,0% le mois dernier pour s'établir à
3.471.800, soit 36.300 de moins qu'à fin mars.  
    Cette évolution n'efface qu'en partie la progression de
mars, qui avait représenté la plus forte hausse mensuelle depuis
septembre 2013, avec 43.700 inscrits supplémentaires.     
    
    NOUVEAU RECORD POUR LES CATÉGORIES A, B ET C
    En ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une
activité réduite), le nombre d'inscrits à Pôle Emploi a augmenté
de 0,6% le mois dernier, soit 31.200 personnes de plus.
    A 5.535.000, les effectifs cumulés des catégories A, B et C
effacent donc leur précédent record, établi en février dernier. 
    En incluant les départements d'Outre-mer, la progression est
à peine moins marquée pour ces trois catégories (+0,5%) et le
total des inscrits s'élève à 5.836.100 personnes.     
    Malgré une évolution en dents de scie du nombre d'inscrits à
Pôle emploi, l'année 2016 a été marquée par la matérialisation
de l'inversion de la courbe du chômage, trois ans plus tard
qu'espéré par François Hollande.  
    Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A recule de
1,3% mais le total des inscrits dans les catégories A, B et C
augmente de 2,3%.
    Les effectifs de la catégorie D - notamment soutenus par
plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs
d'emploi annoncé par l'ex-président de la République début 2016
et qui a depuis été prolongé jusqu'à mi-2017 - ont diminué de
2,6% le mois dernier et bondissent de 8,7% sur un an.
    Au sein de la catégorie A, le repli d'avril a concerné
toutes les catégories d'âge, qu'il s'agisse des jeunes (-1,2%),
des 25-49 ans (-1,0%) ou des seniors (-1,1%).
    Sur un an, le total des jeunes chômeurs décroît de 6,3%,
celui des 25-49 ans recule de 1,9% mais celui des seniors
progresse de 2,9%.
    
    LA MINISTRE DU TRAVAIL NE COMMENTE PAS
    Autre signe encourageant, le nombre de chômeurs inscrits
depuis plus d'un an à Pôle emploi (en catégorie A, B ou C),
considérés comme chômeurs de longue durée, recule de 1,9% sur un
an, même s'il progresse de 0,3% sur un mois.
    Leur proportion dans le nombre total de chômeurs diminue de
0,1 point sur un an et de 1,9 point sur un an, à 44,1%. 
    Muriel Pénicaud, qui a succédé mercredi dernier à Myriam El
Khomri au ministère du Travail, a fait savoir dans un communiqué
qu'elle ne comptait pas commenter ces données mensuelles, dont
la grande volatilité "brouille plus qu’elle n'éclaire les
tendances de fond sur le niveau de chômage". 
    "La ministre saisira dès les prochains jours les autorités
et organismes compétents de façon à réfléchir, avec eux, aux
moyens de mieux éclairer le débat public à l’avenir, dans un
double objectif de pertinence et de transparences accrues",
peut-on lire dans ce document.
    A la différence de l'évolution irrégulière du nombre
d'inscrits à Pôle emploi, le taux de chômage calculé par l'Insee
selon les critères du Bureau international du travail (BIT), qui
permet les comparaisons internationales, est orienté à la baisse
depuis le printemps 2015.
    Pour les trois premiers mois de 2017, il s'est établi à 9,3%
de la population active en France métropolitaine et à 9,9% en
incluant les départements d'Outre-mer, au plus bas depuis
l'automne 2012.  
    Le programme présidentiel d'Emmanuel Macron prévoyait un
retour du taux de chômage à 7% en 2022, sous l'effet notamment
d'une amélioration de la compétitivité des entreprises par une
baisse de la fiscalité et d'un assouplissement du droit du
travail, dont il a commencé à discuter avec les syndicats mardi.
       
        
    Statistiques détaillées sur le site de la Dares:  
    http://bit.ly/2rMhov9
        
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 (Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)