PARIS, 13 avril (Reuters) - Emmanuel Macron, qui a échoué à mener une réforme des institutions lors du quinquennat écoulé, a déclaré jeudi qu'il proposerait la mise en place d'une "commission transpartisane" destinée à soumettre des propositions sur le sujet s'il l'emporte face à Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle française, le 24 avril.

"Ma proposition c'est de pouvoir mettre en place une commission transpartisane avec toutes les sensibilités politiques qui puisse ensuite soumettre aux deux assemblées une proposition de réforme de notre Constitution pour précisément la rénover et l'améliorer", a expliqué le président sortant sur France 2.

Emmanuel Macron, qui s'est déclaré mardi "plutôt favorable au septennat" lors d'un déplacement dans le Grand Est, a souligné qu'à ses yeux "la question du quinquennat et du septennat et de l'articulation entre le mandat présidentiel et les législatives" devait effectivement être envisagée.

"Quand on parle de réforme constitutionnelle, j'ai dit que le septennat me paraissait une bonne option mais il ne vaudra de toutes façons pas pour le mandat qui vient, d'évidence", a-t-il précisé.

Sur le fond, les propositions du candidat pour "améliorer" et "rénover" les institutions sont dans la ligne de celles soumises précédemment, avec notamment "plus de proportionnelle, pour mieux représenter l'ensemble des forces politiques à l'Assemblée".

Concernant la proportionnelle intégrale, "je pense qu'on peut aller jusque là, je n'y suis pas opposé en ce qui me concerne", a-t-il précisé.

Emmanuel Macron souhaite également que la question de la suppression de la Cour de justice de la République (CJR) - juridiction d'exception réservée aux ministres - soit remise sur le métier.

Il souhaite "un système de responsabilité mieux établi, pour justement faire que les dirigeants politiques aient un système de responsabilité plus clair, revenir sur les éléments de séparation du pouvoir et redonner de la force à la souveraineté populaire."

Son adversaire du second tour, Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, a proposé mardi d'introduire une dose de proportionnelle aux élections législatives en France afin de répondre à l'actuelle "crise démocratique".

La réforme des institutions proposée lors du quinquennat écoulé prévoyait notamment l'introduction d'une dose de proportionnelle, une baisse du nombre de parlementaires ou encore la suppression de la CJR.

Son examen par le Parlement a été interrompu par l'"affaire Benalla" à l'été 2018 - du nom de l'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron condamné à l'automne dernier à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour les violences commises envers des manifestants le 1er mai 2018. (Rédigé par Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame)