par Myriam Rivet

PARIS, 24 avril (Reuters) - Marine Le Pen, battue dimanche au second tour de la présidentielle française par Emmanuel Macron, a déclaré que son score représentait une "éclatante victoire" pour les idées qu'elle défend et a lancé un appel au rassemblement des opposants au président réélu en vue des législatives.

"Les idées que nous représentons arrivent à des sommets un soir de second tour de l'élection présidentielle, avec plus de 43% des voix le résultat de ce soir représente en lui-même une éclatante victoire", a-t-elle déclaré à ses partisans réunis au pavillon d'Armenonville, dans le bois de Boulogne, dans l'ouest parisien.

Aux yeux de la candidate du Rassemblement national, le score du second tour - plus serré qu'en 2017 - reflète le souhait des Français de voir émerger "un contre-pouvoir fort" au chef de l'Etat reconduit lors des législatives à venir.

"La partie n'est pas tout à fait jouée", a-t-elle dit. "Nous lançons ce soir la grande bataille électorale des législatives, je mènerai cette bataille (...) avec tous ceux qui ont eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron au second tour."

"Le Rassemblement national oeuvrera à unir tous ceux, d'où qu'ils viennent, qui veulent se rassembler et rassembler leurs forces contre la politique d'Emmanuel Macron afin de présenter ou de soutenir des candidats partout", a-t-elle précisé en soulignant que "le score historique de ce soir place notre camp dans d'excellentes dispositions pour obtenir un grand nombre de députés en juin prochain".

ERIC ZEMMOUR EN EMBUSCADE

Eric Zemmour, arrivé quatrième du premier tour le 10 avril avec 7,07% des voix pour le mouvement "Reconquête!", risque de contrarier les ambitions de coalition autour de Marine Le Pen en vue des législatives.

"La revanche annoncée (de 2017-NDLR) a tourné court", a-t-il jugé en soulignant que "c'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen".

"Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus", a-t-il ajouté en lançant lui aussi un appel à "l'union nationale" du "bloc national" et de "toutes les droites" en vue des législatives.

"Nous devons oublier nos querelles et unir nos forces, c'est possible, c'est indispensable, c'est notre devoir" pour combattre le "bloc macroniste" autour d'Emmanuel Macron le "bloc islamo-gauchiste" autour de Jean-Luc Mélenchon lors des législatives à venir, a prévenu Eric Zemmour.

Jordan Bardella, président par intérim du RN, lui a opposé sans délai une fin de non-recevoir.

"Il y a aura (des candidats Rassemblement National ou soutenus par le Rassemblement National. Nous ne sommes pas fermés à ce sujet", a-t-il dit sur TF1, tout en ajoutant que "la seule et véritable opposition ce seront les candidats que nous soutiendrons".

"On ne va pas s’enfermer dans une alliance avec 'Reconquête!'. En revanche, il y aura dans ce pôle populaire que nous sommes en train de constituer des gens issus de l’extérieur du RN et amenés à bénéficier de notre soutien", a-t-il dit. (Rédigé par Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot et Sophie Louet)