par Nigel Tutt

La décision de relocaliser en Italie la production de la petite voiture la plus vendue en Europe, construite jusqu'ici en Pologne, a pu un moment apparaître compromise parce que 62% seulement des ouvriers de l'usine de Naples avaient voté en faveur du plan de Fiat, lequel comprend aussi une modification importante des conditions de travail.

L'accord donne à Fiat plus de souplesse concernant les vacations, limite les grèves et le nombre d'arrêts-maladie.

Il s'inscrit dans un programme d'investissement de Fiat de huit milliards d'euros qui va jusqu'en 2011 qui vise à rendre le groupe plus efficace et plus compétitif dans un marché qui a connu une grave crise.

Fiat a finalement décidé de poursuivre son projet après avoir rencontré les quatre syndicats qui soutiennent le projet, FIM, UILM, Fismic et UGL.

Fiom, seul syndicat opposé à l'accord, estime qu'il va aider le gouvernement à démanteler le droit du travail.

Le coordinateur national du syndicat, Enzo Masini, a déclaré que le syndicat envisagerait une action en justice en cas d'atteinte aux droits des salariés.

Le secrétaire général de l'UILM Rocco Palombella a déclaré à Reuters : "Nous espérons que les salariés qui ont voté contre le plan réaliseront que l'investissement est important et qu'il est dans leur propre intérêt."

L'administrateur délégué de Fiat Sergio Marchionne a écrit une lettre de quatre pages pour convaincre les salariés.

"Ce que nous sommes en train de faire (...) est d'utiliser tous les moyens possibles pour sauvegarder le travail, ce même travail sur lequel la République italienne est fondée", déclare le patron du groupe.

Il ajoute que l'ensemble de sa stratégie pour l'Italie dépend de l'accord à Pomigliano.

Le gouvernement de Silvio Berlusconi a salué l'annonce de Fiat.

L'usine de Naples, qui emploie 5.000 personnes, affiche la productivité la plus faible des cinq usines italiennes de Fiat. Elle est inférieure à celle du site polonais, qui, avec un peu plus de 6.000 ouvriers, produit 600.000 voitures par an.

Marie Testard et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Nicolas Delame