Conférence environnementale, Agenda social de la Fonction
publique, concertation sur la loi d'orientation et de
programmation de l'Ecole, Assises de l'enseignement supérieur
et de la recherche, conférence de consensus à la Justice...
les chantiers sont nombreux à cette rentrée. La FSU y
participe activement. Mais s'il est important de renouer avec
le dialogue social et de prendre le temps de faire certaines
réformes, le gouvernement doit aussi répondre rapidement aux
exigences des salariés, des chômeurs, des jeunes et des
retraités. Car la crise économique et sociale reste entière à
cette rentrée. Et les incidents d'Amiens de cet été ont
rappelé combien est fragile la situation sociale.
La montée du chômage, les prévisions de croissance en baisse,
la possibilité même d'une récession en France imposent une
réorientation complète des politiques économiques et sociales
et des mesures rapides en faveur de l'emploi et du pouvoir
d'achat.
L'emploi reste un enjeu majeur en France mais aussi dans
toute l'Europe. Plus de 17 millions de personnes sont sans
emploi dans la zone euro. Sous pression des marchés et de
l'économie libérale, les plans de licenciements et les
restrictions budgétaires ont conduit à une situation critique
du chômage qui touche en France près de 10% de la population
active. Soit près de 5 millions de chômeurs si on y ajoute
les demandeurs d'emploi en activité plus ou moins réduite.
C'est la plus forte hausse depuis 2009. Il touche
particulièrement les femmes, les seniors et les jeunes.
Aujourd'hui est discuté le document d'orientation « pour
une meilleure sécurisation de l'emploi », la FSU ne
participe pas à ces discussions, pour autant elle fera
connaître ses positions sur ce document.
Compte tenu notamment de la dégradation très importante de la
situation de l'emploi, la FSU exige dans le cadre de la
clause d'adaptation de la convention tri-partite à Pôle
Emploi (2012-2015) la renégociation d'un nouveau cadre
stratégique d'intervention pour les années à venir au service
de l'emploi et des usagers. Au niveau interne, elle réclame
un plan d'apaisement mettant fin à toutes les recherches
d'économie, réorganisations brutales et mobilités forcées des
personnels. Elle contactera le ministère du travail, de
l'emploi et de la formation professionnelle et du dialogue
social pour que soit bloqué ou dénoncé toute signature de la
convention 181 de l'OIT confirmant le rôle des officines
privées dans les politiques de l'emploi.
Par ailleurs, la FSU dénonce la stigmatisation des retraités
par les récentes préconisations de la Cour des comptes. La
FSU rappelle que les retraités ne sont pas des privilégiés en
témoigne l'augmentation de la pauvreté des retraités.
Lors de la Conférence sociale de juillet, la FSU a plaidé
pour que soient mises en œuvre, dans le public comme dans le
privé, des mesures structurelles afin de créer des emplois
stables et pérennes. Il faut s'attaquer pour cela aux racines
du mal : arrêt des destructions d'emplois, lutte contre
la spéculation, les délocalisations et la précarisation,
création d'emplois y compris dans les services publics et la
Fonction publique. Il faut également prendre des mesures
d'urgence pour pallier les situations les plus difficiles et
notamment celle des jeunes sortis du système éducatif, peu ou
pas qualifiés, massivement concernés par cette situation dans
les quartiers défavorisés.
Le gouvernement a décidé divers dispositifs d'insertion dans
l'emploi pour les jeunes : « contrats de
génération » et « emplois d'avenir ». Ils sont
financés en grande partie sur le budget de l'Etat. La FSU
revendique l'amélioration et l'extension du Code du Travail
et un vaste plan de formation des chômeurs. Elle considère
comme nécessaire, vu la gravité de la situation, de mettre en
place des dispositifs spécifiques pour les jeunes visant à
une véritable insertion professionnelle dans un emploi
pérenne. Mais, à la différence des « contrats
aidés » antérieurs, ces dispositifs doivent répondre à
un objectif de formation et de qualification pour chaque
jeune qui en bénéficiera et déboucher sur un emploi en CDI.
Une sortie du dispositif vers un emploi stable et de qualité
doit être prévue. La FSU sera solidaire de ces salariés. Ces
dispositifs ne doivent pas être détournés vers des emplois
précaires, ni fragiliser des emplois « non aidés »
existants. Un contrôle des aides publiques est indispensable.
La FSU rappelle que la formation initiale doit aussi jouer
aujourd'hui un rôle plus important pour assurer une
qualification à chaque jeune sortant du système éducatif.
Budget et traité…
Le gouvernement doit, sans attendre, sortir de la logique de
l'austérité et de la réduction des dépenses publiques qui
réduisent les revenus, la consommation, la production et par
conséquent les recettes fiscales. Il faut maintenant changer
de cap et engager une politique au service de la justice
sociale et du progrès pour tous : la politique
économique et sociale, ainsi que la politique fiscale doivent
faire l'objet d'un profond changement. Si de premières
mesures fiscales qui vont dans le bon sens viennent d'être
prises, il faut maintenant s'attacher à construire une
réforme fiscale d'ampleur.
Les décisions budgétaires qui seront prises pour l'année 2013
seront en ce sens déterminantes pour permettre ou non la mise
en œuvre de politiques ambitieuses. Mais l'objectif affiché
de réduction à 3% du PIB en 2013 du déficit public et la
construction des budgets nationaux dans le cadre d'une
« règle d'équilibre budgétaire » augurent de
nouvelles coupes dans les dépenses publiques. D'autant que
les objectifs affichés par le gouvernement s'inscrivent dans
la ratification du traité sur la stabilité, la coordination
et la gouvernance. Et l'annonce récente par François Hollande
d'un plan de rigueur de 30 milliards d'euros comportant de
nouvelles restrictions pour les dépenses publiques enferme le
gouvernement dans les mêmes logiques d'austérité que celles
largement dominantes en Europe.
Au moment où se discute l'architecture de la future BPI
(Banque Publique d'Investissement), la FSU dénonce le plan de
restructuration de la Banque de France et affirme sa
solidarité avec les huit syndicats et les personnels pour le
maintien de ses missions de service public.
La FSU réaffirme son opposition à la ratification du traité
européen. Le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination
et la gouvernance) ne ferait qu'institutionnaliser la crise
sans donner à l'Etat souverain les capacités d'en sortir. Il
dessaisirait les parlements nationaux de leurs prérogatives
au profit de technocrates européens non élus. Ce traité
engagerait vers une cure d'austérité et le démantèlement des
modèles sociaux, des services publics et des protections
sociales qui existent dans les Etats européens. Il pèserait
négativement sur les programmations budgétaires
pluriannuelles.
A l'opposé, l'Europe a besoin d'une nouvelle politique
monétaire, économique et sociale créatrice d'emplois de
qualité dans le cadre d'un éco-développement et favorisant le
pouvoir d'achat. Une Europe fondée sur les solidarités et la
justice sociale. L'alternative au TSCG repose notamment sur
la redistribution des richesses, une réforme fiscale
d'ampleur intégrant une taxe sur les transactions
financières, le contrôle de la finance et le combat de la
spéculation. C'est la seule voie permettant de maîtriser la
dette tout en répondant aux besoins sociaux et
environnementaux.
Fonction publique - Agenda social
L'Etat a été affaibli ces dernières années et les personnels
de la Fonction publique ont vu leurs missions dévalorisées,
la réalité de leur travail contestée. Ils ont souffert de ne
pas être en mesure de remplir l'intégralité de leurs
missions, d'être systématiquement stigmatisés. Ils ont subi
nombre de réformes et mesures remettant en cause le sens de
leurs misions et dégradant leurs conditions de travail :
RGPP, Réate, réforme des retraites, gel des salaires, journée
de carence…Ils attendent donc des ruptures sur tous ses
aspects.
Si la FSU apprécie positivement l'annonce de l'arrêt des
suppressions des postes dans la fonction publique, les
créations d'emplois nécessaires dans les secteurs
prioritaires (Éducation, justice, sécurité) mais elle ne peut
accepter que cela se fasse au prix de suppressions d'emplois
dans les autres ministères affaiblissant de fait les missions
qu'ils ont en charge. En effet, la FSU ne peut accepter ces
choix car pour faire face aux inégalités et aux besoins de la
population, et ce d'autant dans un contexte de crise, pour
améliorer la qualité des services aux usagers et les
conditions de travail des personnels, il sera nécessaire de
créer aussi des emplois dans tous les secteurs.
La FSU demande l'ouverture de discussions sur la question de
l'emploi dans la Fonction publique et les services
publics.
LA FSU se félicite de l'abrogation du décret
« réorientation professionnelle » et demande la
l'abrogation de la loi mobilité de 2009.
En présentant son agenda social de la fonction publique, la
ministre a affiché sa volonté de reposer les bases d'un
dialogue apaisé. Le calendrier des concertations et
négociations, composé de 3 chantiers organisés en 6 thèmes
(réformer avec les agents, droits et moyens syndicaux,
exemplarité des employeurs publics, conditions de vie au
travail, parcours professionnels et mobilité, carrières et
rémunérations), devrait créer de nouvelles conditions
d'échanges entre le gouvernement et les représentants des
personnels. Les enjeux sont importants pour les années à
venir si l'objectif est de permettre les évolutions
nécessaires de la Fonction publique afin de mieux répondre
aux besoins des usagers. Le gouvernement a commandé un
rapport sur le bilan de la RGPP qui devrait aussi s'exprimer
sur « les conditions de la réussite d'une nouvelle
politique de réforme de l'Etat ». L'urgence est de
sortir totalement du carcan actuel, celui du
« New-Management Public » comme celui de la RGPP.
Il est urgent de revenir à des politiques de gestion des
personnels, respectueuses des droits individuels, soucieuses
d'objectivité, répondant à la nécessité de l'intérêt général,
dans le respect du choix statutaire. Il faut favoriser un
fonctionnement démocratique des services et
établissements.
Les concertations engagées devront permettre de travailler à
l'organisation et au fonctionnement de la Fonction publique,
au périmètre des services publics et de la Fonction publique,
à la manière d'assurer mieux l'égalité entre les territoires,
l'égalité d'accès à des services de qualité pour tous les
citoyens et l'amélioration des conditions de travail des
personnels.
La FSU s'oppose à l'expérimentation DDI en cours.
La FSU continue de revendiquer la sortie de Jeunesse et sport
des ministères sociaux.
La question de l'égalité professionnelle entre les femmes et
les hommes devra être traitée dans tous ses aspects et des
mesures devront être effectivement mises en oeuvre pour
rétablir une nécessaire égalité. C'est faute de mesures
précises que la FSU n'avait pu signer l'accord présenté par
le précédent gouvernement. Les questions des agents en
situation de handicap et de la gestion des âges seront
également abordées avec intérêt et exigence.
En ce qui concerne la santé et sécurité au travail, au-delà
du bilan de l'accord de 2009, il s'agira de travailler à des
pistes concrètes d'amélioration de la situation des agents au
travail. Ce n'est pas sans lien avec le sens du travail et
donc les missions définies. Il faudra aussi donner les moyens
aux représentants du personnel d'assurer leur fonction, par
exemple en attribuant aux secrétaires des CHSCT des décharges
de service.
La FSU demande un bilan de la décentralisation et s'oppose à une nouvelle phase de décentralisation. Elle participera activement aux forums organisés en régions par le gouvernement pour y porter ses propositions. Suite à la déclaration commune entre l'Etat et l'Association des Régions de France, la FSU réaffirme que si il y a urgence face à la crise économique et sociale, rien ne saurait conduire à anticiper sur l'application d'une future loi, pas plus que, sans aucun débat, à transférer aux régions le SPO. La FSU a toujours défendu la nécessité d 'améliorer la relation formation/emploi. Mais cela ne doit pas passer par le pilotage par les régions de l'ensemble de l'orientation et en particulier de l'orientation scolaire qui doit rester de la compétence de l'Etat et du ministère de l'Education nationale avec comme lieux les CIO et comme personnels les Conseillers d'orientation psychologue.
La FSU s'opposerait à tous transferts de gestionnaires aux
collectivités territoriales.
La question des droits et moyens aux organisations syndicales
est restée en suspens avec le précédent gouvernement et a
donné lieu à une application dévoyée. Il est urgent de revoir
les textes en vigueur afin de « conforter et
améliorer » réellement les droits syndicaux. La FSU
demande un bilan de la mise en place et du fonctionnement des
CT afin de permettre les avancées nécessaires.
La FSU demande qu'il soit mis un terme à la précarité dans la fonction publique. Ceci nécessite notamment d'assurer les recrutements nécessaires. L'application de la loi du 12 mars 2012 a pris du retard dans les ministères, établissements et collectivités. Les dispositifs ouverts par cette loi doivent systématiquement utilisés. Les retards pris par la mise en place des recrutements réservés justifiant l'ouverture en 2013 d'un nombre de place correspondant à la moitié des ayants droits. Les dispositions retenues à l'issue des négociations de l'hiver 2011 ont écarté des personnels non titulaires, parmi les plus précaires, et écarté diverses situations. La FSU demande que soit engagées de nouvelles négociations pour répondre à l'ensemble des situations.
La FSU demande que soit mis fin au gel de la valeur du point
d'indice et que soit engagé leur revalorisation, par des
mesures négociées, revoir les politiques indemnitaires qui
ont effacé les repères collectifs. Il faut ouvrir la
négociation sur la valeur du point d'indice et sur la
reconstruction de la grille et la requalification des
emplois. A cette fin, la FSU défend une mesure immédiate
d'attribution à tous de 50 points d'indice. On ne peut
admettre une baisse des rémunérations nettes et laisser les
hausses de retenues pour pension ou de cotisations retraite
intervenir en novembre et de nouveau en janvier sans
compensation.
Dans cet esprit, la FSU demande que soit supprimée la journée
de carence instaurée dans la fonction publique. Cette mesure
symbolique du précédent gouvernement est profondément injuste
et totalement inefficace, pénalisante en premier lieu pour
les jeunes femmes et les personnels connaissant des problèmes
de santé ou exerçant en zone difficile. Une première
rencontre des fédérations de fonctionnaires a permis de
déboucher sur le principe d'une adresse commune au
gouvernement pour demander la suppression de la journée de
carence.
La FSU exige l'abandon de tous les textes sur l'évaluation
des personnels.
Action sociale
A l'issue du cycle de discussions menées avec la DGAFP sur
l'action sociale dans la FPE, sujet inscrit à l'agenda
social, la FSU estime que ce dossier ne peut rester en
l'état.
L'éventualité d'une réforme ne peut se concevoir sans
l'objectif de :
- sécuriser financièrement le droit à l'action sociale par l'inscription dans la loi d'un financement en % de la masse salariale : la FSU revendique 3%.
- renforcer le rôle et l'intervention des personnels dans la définition et la gestion de l'action sociale dans l'ensemble du champ (famille, logement, restauration, loisirs)
- assurer l'équité pour tous les agents de l'Etat indépendamment des ministères, statuts et territoires
- développer les prestations dans la logique des PIM, prestations interministérielles à réglementation commune qui s'imposent à tous
- développer l'action sociale ministérielle rendue nécessaire par les particularités de l'exercice professionnel
- conforter les outils de gestion démocratique que se sont donnés les personnels
- respecter les obligations de l'Etat employeur
C'est à l'aune de ces objectifs portés par la FSU qu'elle mesurera la pertinence des évolutions proposées, notamment celle de création de nouveaux outils ou de renforcement de l'existant.
Concernant particulièrement l'éducation nationale, la FSU a saisi directement le nouveau Ministre et exige l'ouverture d'une réelle négociation sur le thème de l'action sociale, avec la volonté de faire évoluer la situation des personnels.
Protection sociale
Pour 2013, le PLFSS sera présenté au conseil des ministres du
10 octobre. Côté « recettes », le principe de faire
plus contribuer les ménages les plus aisés et les entreprises
semble acté mais les mesures ne sont pas arbitrées. Les
dépenses envisagées s'inscrivent dans le cadre de la
réduction imposée des dépenses publiques : maintien de
l'existant pour les branches familles, AT/MP et retraites (en
attendant le rendez-vous de 2013), hausse de l'ONDAM
(objectif national de dépenses d'assurance maladie) fixée à
2.7%, ce qui ne permettra pas de revenir sur les régressions
antérieures. La FSU interviendra pour que de premiers signes
forts soient donnés dès 2013, première étape de la
reconstruction d'une politique ambitieuse de santé publique
pour tous.
La réforme du financement de la protection sociale devrait
être finalisée fin décembre. La mission Gallois fera des
propositions le 15 octobre et la réflexion se poursuivra dans
le cadre du HCFPS (Haut Conseil du financement de la
protection sociale) où la FSU sera représentée. Elle y
portera des propositions ambitieuses pour des financements
solidaires nouveaux fondés sur un autre partage des richesses
et s'opposera notamment, dans ce cadre, au transfert vers la
CSG de la part patronale des cotisations. La FSU prend acte
de la déclaration de Michèle Delaunay qui exclut tout
financement privé pour la réforme sur la perte d'autonomie.
Education
Le dialogue social a été réhabilité, les personnels valorisés
dans les discours, l'Ecole publique remise au coeur des
enjeux de notre société. Mais après des années de
dégradations et de politiques éducatives régressives pour le
système éducatif, les attentes des personnels sont fortes de
voir se concrétiser la décision du gouvernement de faire de
l'Ecole la priorité de la nation. La FSU a qualifié cette
rentrée scolaire de « transition » car elle était
en grande partie liée à l'héritage laissé par Luc Châtel
notamment avec les 80 000 suppressions de postes en 5 ans. Et
les mesures d'urgence de Vincent Peillon (1280 enseignants)
ne pouvaient combler cet abîme.
Si le nouveau ministre a donné des signes de rupture avec la
politique précédente : abrogation des textes sur la
notation, sur l'évaluation des enseignants…il n'est pas allé
jusqu'à abroger le LPC ou les dispositifs Eclair ou l'AP. Les
dispositifs, les lois et les décrets qui ont malmené l'école
et les personnels doivent être abrogés (structuration de la
scolarité par le socle, expérimentation des écoles du socle,
dispositif ECLAIR, abandon du LPC, abrogation de l'évaluation
des enseignants…).
La concertation pour la Refondation de l'Ecole depuis juillet
a réuni une très grande partie des acteurs de l'éducation sur
l'ensemble des thèmes de l'Ecole. Il s'y exprime la nécessité
de ruptures significatives.
La FSU considère que les « Ecoles du socle » ne
répondent pas aux besoins des élèves et remettent en cause
les services et les statuts des personnels des 1er et 2nd
degré. Elle réaffirme la nécessité de mieux travailler la
transition entre l'école et le collège, tout en respectant la
spécificité de chacun de ces 2 niveaux. La FSU réaffirme que
l'aménagement des rythmes scolaires doit avoir pour objet
l'amélioration des conditions d'études et de réussite des
enfants et des jeunes, et que cela ne peut en aucun cas se
traduire par une nouvelle dégradation des conditions de vie
et de travail des personnels. La FSU demande que la future
loi d'orientation et de programmation qui sera présentée à la
fin de l'année au parlement affiche clairement l'objectif de
la réussite de tous les jeunes c'est à dire permettre à
chaque jeune de réussir un parcours scolaire complet et de
sortir du système éducatif avec une qualification dans le
cadre d'une scolarité qui ne peut s'achever à 16 ans.
Cela suppose une révision des contenus à enseigner et conçus
dans leur dimension culturelle, et des programmes en lien
avec des pratiques professionnelles confortées (plus de
maîtres que de classes, travail interdisciplinaire, travail
en équipes pluriprofessionnelles…). La FSU propose la
création d'un conseil national des programmes.
Cela nécessite aussi la réhabilitation et l'organisation
d'une réelle formation des enseignants.
La loi devra également donner l'orientation d'une école mieux
ancrée sur le territoire : carte scolaire, refondation
de l'éducation prioritaire, lycées agricoles publics et
lycées professionnels confortés…afin de réduire les
inégalités entre les territoires et de favoriser la mixité
sociale.
La loi d'orientation et de programmation devra établir un
plan de recrutements sur plusieurs années afin de permettre
de répondre aux besoins dans tous les secteurs et pour
conforter toutes les missions.
Paradoxalement, il ne sera pas forcément facile de trouver
les candidats pour pourvoir tous ces postes pour certains
concours. La FSU a proposé de mettre en place un système de
pré-recrutements d'étudiants se destinant aux métiers de
l'éducation. En proposant d'implanter des emplois sous forme
de « contrats d'avenir professeur » à Education
nationale, le gouvernement reconnaît la réalité de la crise
de recrutement et la nécessité d'élargir le vivier en
particulier en aidant les étudiants issus de milieux
défavorisés. Ce dispositif est un système d'aide sociale qui
peut contribuer à soutenir les étudiants et à démocratiser
l'accès aux métiers de l'éducation mais il ne constitue pas
un véritable système de pré-recrutement qui reste à
construire.La FSU pèsera pour que les missions et services
demandés aux étudiants leur permette la poursuite et la
réussite de leurs études. Dans de nombreux établissements et
écoles, des mobilisations se sont organisées. L'année
scolaire 2012-2013 ne peut se dérouler telle que le
gouvernement l'avait prévue. Le CDFN demande au ministre les
mesures d'urgence pour répondre aux revendications des
enseignants et des parents en termes d'emploi, de
programmation et d'abandon des réformes.
La FSU appelle à la construction d'une dynamique d'action
permettant de peser sur le budget et sur la loi
d'orientation. Elle soutient les campagnes de ses syndicats
nationaux.
Dans l'enseignement supérieur et la recherche, la rentrée se fait sous le signe de l'austérité : gel des postes dans les universités et les organismes, non renouvellement de CDD, fermeture de formations, difficultés financières dans les laboratoires, augmentation des dépenses pour les étudiants...Après des années d'attaques contre l'ESR, les attentes des personnels sont grandes. Ils attendent notamment des annonces sur la suppression des Idex et organismes. Il faut dégager les moyens en emplois pour permettre aux universités de titulariser les contractuels remplissant les conditions de la loi Sauvadet et lancer sans attendre un véritable plan de titularisation des précaires et de recrutement pluri-annuel pour faire face aux besoins. Il y a urgence à revaloriser les carrières des personnels Biatoss. Au moment où le gouvernement lance les Assises de l'ESR, la FSU appelle les personnels à faire entendre leurs revendications, notamment lors d'assemblées générales au niveau local. La FSU demande au gouvernement que les personnels et leurs syndicats soient pleinenement associés au débat sur l'avenir de l'ESR.
Justice
La Garde des sceaux a annoncé qu'elle souhaite faire de l'incarcération l'ultime recours, renforcer l'individualisation des peines et développer l'exécution des peines en milieu ouvert ou probation. Elle semble ainsi vouloir rompre avec les politiques pénales des dernières années contre lesquelles la FSU a lutté et qui étaient axées sur la sévérité de la sanction au détriment d'une véritable politique de prévention de la récidive. Toutefois ses annonces concernant les mineurs sont très en deçà des nécessités éducatives qu'impose la prise en charge de ceux-ci. De même la question des moyens de la Justice, notamment des SPIP et de la PJJ, permettront de jauger l'implication réelle du gouvernement dans ces annonces. La FSU prendra une part active dans les débats amorcés par la Conférence de consensus relative à la prévention de la récidive que la garde des sceaux a impulsée. Elle sera vigilante à ce que les personnels de terrain soient entendus et notamment ceux des SPIP sur lesquels reposent l'exécution des peines en milieu ouvert comme en milieu fermé. Leurs compétences spécifiques, leur expérience en matière de probation, sont un levier incontournable pour développer et diversifier les réponses pénales en dehors du champs de l'enfermement.
Droits et libertés
La FSU a exprimé son indignation et son inquiétude face au
traitement réservé aux familles ROMS durant l'été. Les
démantèlements de camps se multiplient, des centaines de
familles se retrouvent dans la rue. Le gouvernement doit
arrêter toute expulsion, trouver des solutions pérennes et
poursuivre le dialogue engagé avec les associations et les
organisations dans un cadre interministériel, afin d'apporter
une réponse globale aux situations de ces populations. Les
ROMS sont des citoyens européens précaires. Ils ont le droit
de se déplacer et de travailler en Europe.
La FSU a demandé que, dans le respect des conventions
internationales des droits humains, le droit à l'Éducation
des enfants Roms soit assuré. Pour sortir ces populations de
la grande précarité due notamment à leur maintien à
l'extérieur du marché du travail, la FSU a demandé que la
levée des mesures transitoires soit effective.
L'intérêt supérieur de l'enfant, le droit à l'éducation ne
sont toujours pas respectés. Expulsions, destruction des
camps de Roms, droit d'asile bafoué, et pour les sans papiers
centres de rétention... Nous sommes dans la continuité de la
politique précédente. L'objectif de 30000 expulsions ne doit
pas être maintenu. La FSU s'engage dans les actions déjà
programmées et mettra tout en œuvre pour assurer la réussite
de toutes les initiatives, dont en particulier les actions
autour des journées du 20 novembre (Anniversaire de la
Convention Internationale des Droits de l'Enfant) et du 18
décembre (journée internationale du droit des migrants). La
FSU continue d'exiger la régularisation de tous les sans
papiers, la fermeture de tous les centres de rétention et
l'arrêt des expulsions.
L'engagement de F. Hollande concernant le vote des résidents
étrangers doit être tenu, avant les élections de 2014.
La FSU rappelle son opposition aux fichiers attentatoires aux
libertés.
Face à l'augmentation dramatique de la précarité, la FSU se
félicite des avancées contenues dans le projet de loi sur le
logement, mais dans l'urgence et dans l'immédiat, elle exige
que la loi sur les réquisitions soit appliquée et demande
qu'une circulaire avec le rappel à la loi et des instructions
claires soit adressée aux préfets. La FSU rappelle que, sans
logis, Français ou étrangers, avec ou sans-papiers, personne
ne doit rester sans toit !
Face à l'augmentation dramatique de la précarité, la FSU se félicite des avancées contenues dans le projet de loi sur le logement social. Dans l'immédiat, elle exige que la loi sur les réquisitions soit appliquée et demande une circulaire avec le rappel de la loi et des instructions claires aux préfets.
La FSU soutient les travailleurs espagnols en lutte. Elle condamne les violences et la répression à leur encontre. Elle s'inquiète des évolutions législatives en Espagne criminalisant l'action syndicale et supprimant les droits.
Action
Dans un contexte social dégradé, les décisions budgétaires doivent permettre à la fonction publique de mieux répondre aux besoins des usagers et des agents. C'est le sens de la campagne qu'engage la FSU « La fonction publique, une charge ? Non, une chance ! ». Pour la FSU, la Fonction publique est bien un investissement d'avenir. Il est important de rompre avec l'idée qu'elle serait une charge. La Fonction publique est bien une chance qui contribue à davantage de justice sociale et d'égalité.
Investie dans la campagne initiée par le collectif audit
citoyen, la FSU met à la disposition des personnels du
matériel d'information pour les alerter sur les enjeux du
traité européen, son lien avec la construction des futurs
budgets, ses conséquences sur les services publics, l'emploi
public, les salaires des fonctionnaires…La FSU condamne les
positions nationales de l'extrême droite sur ce dossier.
Elle appelle les personnels à en débattre et à porter
d'autres alternatives et à interpeller les députés pour leur
demander de ne pas ratifier ce traité.
La FSU a pris contact avec les organisations syndicales qui
rejettent la ratification de ce traité pour échanger sur les
nécessaires débats et actions communes (Solidaires, Unef,
CGT). Cette réunion aura lieu le 20 septembre prochain. La
FSU pèsera dans cette rencontre pour élargir l'arc syndical
des signataires de l'appel « Non à l'austérité
permanente - Refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat
en Europe » !
Elle appelle d'ores et déjà les personnels à participer aux
différentes mobilisations en cours ou à venir, et notamment
aux manifestations unitaires organisées le 30 septembre et
au-delà.
Face à la situation sociale, la FSU juge indispensable une rencontre interprofessionnelle sur l'emploi, les salaires et la protection sociale. Elle s'est d'ores et déjà adressée en ce sens à ses partenaires.
La FSU appelle à la réussite des initiatives locales et de la manifestation nationale de retraités le 11 octobre prochain qui ont lieu partout en France à l'appel de la FGR-FP. La FSU aura son propre cortège dans cette manifestation.
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