PARIS, 9 février (Reuters) - Marine Le Pen, candidate du Front national à la présidentielle française, a refusé jeudi de condamner le décret signé par Donald Trump fermant temporairement la frontière américaine aux visiteurs venant de sept pays majoritairement musulmans.

Cette mesure, provisoirement gelée par la justice américaine, a suscité un tollé à l'étranger mais aussi aux Etats-Unis, où les détracteurs du nouveau président américain parlent de discrimination dirigée contre les musulmans.

"Je n'ai pas à l'approuver ou à ne pas l'approuver", a estimé Marine le Pen sur France 2.

"Je pense qu'il a mis en place cette mesure qui est transitoire (...) probablement sur les informations données par son service de renseignement et qui indiquent que, de ces sept pays, peuvent arriver des gens qui souhaitent commettre des attentats aux Etats-Unis", a-t-elle justifié.

"Moi, je ne vois pas l'intérêt en l'état de mettre ça en place", a encore dit l'eurodéputée française.

Mais, "si demain, élue présidente de la République, les services de sécurité français venaient me voir en disant 'il y a un attentat qui est prévu de la part de ressortissants de tel pays qui doivent arriver en France', alors je ne me priverai pas d'assurer la sécurité des français", a-t-elle ajouté.

Durant la campagne américaine, Donald Trump avait déclaré qu'il souhaitait interdire l'accès au territoire américain aux musulmans.

Marine Le Pen est l'une des seules personnalités politique françaises à avoir salué son élection, en novembre 2016.

La candidate, donnée systématiquement battue au second tour selon les sondages, propose de réduire l'immigration en France, dont le solde annuel serait ramené à 10.000 personnes par an si elle était élue en mai. (Simon Carraud)