* Plus de 25.000 personnes à Paris selon les organisateurs

* Photo de famille avec les candidats UDI/LR aux législatives

* Fillon attaque Macron sur la solidité de sa majorité

PARIS, 9 avril (Reuters) - "C'est maintenant que tout se joue" : à deux semaines du premier tour, François Fillon a sonné dimanche l'heure de la mobilisation qui doit lui permettre de se maintenir dans la course à l'Elysée après une campagne parasitée par des ennuis judiciaires qui ont mis à mal l'unité de sa famille politique et écorné son image d'exemplarité.

"Je ne vous demande pas de m'aimer, je vous demande de me soutenir parce qu'il y va de l'intérêt de la France", a déclaré le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle lors d'un meeting organisé Porte de Versailles, à Paris, en présence de nombreux ténors de la droite, à l'exception d'Alain Juppé et de Nicolas Sarkozy.

"Il ne s'agit pas de choisir un copain, il s'agit de choisir un président et à travers lui le destin qui nous voulons offrir à la France", a-t-il ajouté dans son discours d'un peu plus d'une heure interrompu par des "Fillon président" et "On va gagner".

"Mes amis, c'est maintenant que tout se joue, les journées que nous allons vivre seront décisives", a-t-il ajouté devant quelque 25.000 personnes, selon les organisateurs.

Bien que rattrapé ces derniers jours par Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) dans les intentions de vote pour le premier tour, l'ex Premier ministre, qui avait créé la surprise en remportant la primaire de la droite et du centre en novembre, a affiché son optimisme.

"Cette bataille nous allons la gagner, j'en ai mené des combats j'en ai gagné des campagnes électorales", a-t-il souligné. "Alors croyez-moi si je vous dis que la victoire se donne rarement à ceux qui croient avoir déjà course gagnée, la victoire vient à ceux qui donnent tout jusqu'au dernier jour, à ceux pour qui chaque instant est une conquête, alors je vais tout donner".

PHOTO DE FAMILLE

A la veille de l'ouverture officielle de la campagne, François Fillon a multiplié les piques contre Marine Le Pen (Front national) et Emmanuel Macron (En Marche!) qui font tous les deux la course en tête dans les sondages, même si l'écart avec leurs poursuivants s'est resserré ces derniers jours.

"J'ai vu qu'Emmanuel Macron se présentait comme le candidat de l'alternance profonde, voilà bien une pensée de sous-marin et la France sera la grande perdante, encore cinq ans de demi mesures, encore cinq ans d'occasions manquées, encore cinq ans passés à chercher des majorités éphémères qui s'effondreront devant la moindre décision importante", a-t-il déclaré.

"Cinq ans de marche arrière, la France d'Emmanuel Macron c'est la France de maintenant", a ajouté le candidat de la droite, qui a fustigé "l'imposture" du "jeune politicien".

Dans la matinée, François Fillon avait réuni dans un parc parisien les candidats Les Républicains (LR) et UDI investis pour les élections législatives pour une photo de famille, une façon d'afficher une image d'unité et de tourner la page des divisions qui ont émaillé sa campagne.

Les révélations du Canard enchaîné fin janvier sur des emplois fictifs dont auraient bénéficié sa femme et ses enfants avaient provoqué une onde de choc au sein de la droite et du centre, poussant certains ténors à appeler de leurs voeux une candidature alternative.

La mise en examen de François Fillon le 14 mars dernier notamment pour "détournement de fonds publics" a ravivé les inquiétudes dans son camp où certains élus ont paru se résoudre à une défaite annoncée.

"Je ne cherche pas l'appui de M. Bayrou ou de M. Hue", a dit François Fillon dans une allusion aux soutiens d'Emmanuel Macron, "j'ai celui de Nicolas Sarkozy et d'Alain Juppé (qui ont réaffirmé leur soutien cette semaine-NDLR) et j'ai surtout le vôtre".

Epinglé pour avoir accepté des costumes sur mesure de luxe, l'ancien Premier ministre, qui a été accueilli à plusieurs reprises lors de ses déplacements par des concerts de casseroles, a défendu sa vision de l'exemplarité.

"Un président exemplaire c'est un président que rien ne peut intimider, ni la calomnie, ni les pressions, ni même l'incompréhension, parce qu'il est devenu, après l'élection, comptable des espoirs de tout un peuple", a-t-il souligné. "C'est ce président là que je serai".

"J'ai besoin de vous j'ai besoin de votre force, de votre courage, de votre volonté, je vous demande d'aller partout pour dire que nous avons le meilleur projet pour la France, pour dire que nous sommes les seuls à avoir une majorité pour le mettre en oeuvre", a-t-il lancé.

Le premier tour de l'élection présidentielle, à laquelle participent onze candidats, est prévu le 23 avril, le second le 7 mai. (Marine Pennetier, édité par Nicolas Delame)