BIGUGLIA, Haute-Corse, 1er avril (Reuters) - François Fillon a jugé samedi que la France risquait de connaître un sort similaire à celui de la Grèce, reprenant là le thème de l'Etat en faillite qui avait déclenché la controverse lorsqu'il l'avait développé pour le première fois, en 2007.

Le candidat de la droite à la présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 23 avril, a fait ce commentaire lors d'un déplacement en Corse, l'île où il avait prononcé une phrase polémique sur la "situation de faillite" de la France il y a dix ans, quand il était Premier ministre.

"Je répète ce que j'avais dit ici en Corse, en 2007. Nous sommes un état en faillite, avec 2.200 milliards de dette, 30.000 euros sur chacune des têtes des Français", a-t-il déclaré devant des militants réunis à Biguglia (Haute-Corse).

"Une dette qui nous oblige chaque jour à aller chercher des milliards d'euros sur les marchés internationaux, à aller s'agenouiller devant ceux que François Hollande qualifiait de ses ennemis", a-t-il ajouté.

"La France est aujourd'hui un pays qui peut tomber du côté de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie, voire un jour même de la Grèce", a insisté le vainqueur de la primaire de la droite.

Sa volonté affichée de lutter contre l'endettement de la France serait, a-t-il jugé, l'une des raisons expliquant la "cabale" dont il ferait l'objet et qui serait à l'origine de ses ennuis judiciaires liés aux emplois de membres de sa famille.

"Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier", avait-il dit, en septembre 2007, devant des agriculteurs corses.

Cette déclaration avait déplu à une partie du monde politique, certains affirmant qu'il n'y avait pas lieu de parler de faillite de la France, d'autres estimant que la droite était responsable de la situation. (Simon Carraud, édité par Elizabeth Pineau)