Ce règlement comprend une amende administrative de 250.000 euros et un redressement - ce que des experts juridiques définissent comme une sorte de recouvrement de gains mal acquis - de 81 millions d’euros.

Le parquet de Munich enquêtait depuis 2012 sur des soupçons de corruption lors de ce contrat de deux milliards de dollars placé par Airbus Defence and Space auprès du gouvernement autrichien en 2003.

Airbus fait l'objet d'une autre enquête, à Vienne, sur ce contrat. Le groupe a démenti tout méfait dans ce dossier.

Le parquet de Munich a annoncé dans un communiqué qu'il n'avait trouvé aucune preuve de pot-de-vin mais qu'Airbus n'avait pas été en mesure d'expliquer plus de 100 millions d'euros de paiements à des sociétés écrans.

La plupart de ces fonds ont eu "des utilisations floues", a indiqué le parquet, ajoutant qu'il n'a pu au final déterminer à quoi ils ont servi.

Airbus, également par communiqué, a déclaré que sa branche Defence and Space avait accepté la pénalité.

Le parquet de Munich, a ajouté Airbus, reproche à l'ancienne direction d’Airbus Defence and Space "un manquement par négligence du devoir de supervision" mais ne vise aucun de ses membres en particulier.

"La notification reproche à l’ancienne direction d’avoir failli par négligence à mettre en place des mécanismes de contrôle interne adéquats qui auraient pu empêcher des employés d’effectuer des paiements à des partenaires commerciaux sans prestations réciproques prouvées et documentées", écrit Airbus.

Airbus fait régulièrement référence à des "partenaires commerciaux" pour se référer à des agents ou intermédiaires étrangers.

Airbus fait l'objet d'enquêtes séparées en France et en Grande-Bretagne sur la façon dont il recourt à des agents pour négocier la vente d'avions commerciaux.

"La notification du parquet reconnaît la coopération entière avec les autorités et les efforts majeurs conduits par Airbus depuis 2012 pour renforcer son organisation et ses procédures de compliance", souligne le groupe européen d'aéronautique dans son communiqué.

(Dominique Rodriguez, Tim Hepher et Christoph Steitz, édité par Myriam Rivet)