WASHINGTON (Reuters) - La Réserve fédérale américaine (Fed) peut s'en tenir à des augmentations d'un demi-point de ses taux d'intérêt lors de ses deux ou trois prochaines réunions de politique monétaire, puis évaluer leur effet sur l'économie et l'inflation avant de décider si de nouvelles hausses sont nécessaires, a déclaré lundi Raphael Bostic, le président de l'antenne d'Atlanta.

Le relèvement de 50 points de base de la fourchette de taux des fonds fédéraux ("fed funds"), portés entre 0,75% et 1% la semaine dernière, "est déjà une décision assez agressive", a-t-il dit à Bloomberg. "Je ne pense pas que nous ayons besoin d'agir encore plus agressivement", a-t-il ajouté, semblant exclure une hausse de 75 points de base telle qu'attendue par les marchés.

"Je pense que nous pouvons rester sur ce rythme et cette cadence et réellement observer comment les marchés évoluent (...)", a-t-il poursuivi.

"Nous allons bouger, peut-être deux fois, peut-être trois, observer comment l'économie réagit, voir si l'inflation continue de se rapprocher plus près de notre objectif de 2%, alors nous pourrons faire une pause et évaluer la situation."

Le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué mercredi que des hausses de taux de trois quarts de points n'étaient pas "activement" envisagées par les membres du Federal Open Market Committee (FOMC).

De nombreux investisseurs et économistes estiment cependant que la Fed n'aura pas d'autre choix que relever plus fortement ses taux au regard du niveau actuel de l'inflation.

Les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois d'avril seront publiés mercredi.

Raphael Bostic a dit garder espoir qu'une partie des éléments qui alimentent l'inflation, comme les tensions dans les chaînes d'approvisionnement, s'estomperont progressivement.

(Reportage Howard Schneider; version française Claude Chendjou, édité par Bertrand Boucey)