Madrid (awp/afp) - La dette publique espagnole a progressé au premier trimestre 2018 à 98,8% du PIB, restant au-dessus des objectifs fixés avec la Commission européenne, selon les données publiées vendredi par la Banque d'Espagne.

Au quatrième trimestre, elle s'était élevée à 98,3% du PIB.

C'est la première fois que la dette repart à la hausse en pourcentage du PIB depuis le premier trimestre 2017.

La valeur absolue de la dette a augmenté à 1.161 milliards d'euros (+3% sur un an).

La dette de la Sécurité sociale, due essentiellement au paiement des retraites, a atteint près de 27,4 milliards d'euros, soit environ 10 milliards de plus qu'un an plus tôt en raison d'un prêt permettant à la Sécurité sociale de pouvoir payer les retraites de 2017, alors que le fonds spécial prévu à cet effet a été quasiment épuisé.

La dette de l'administration centrale a augmenté de 4,2% sur un an, à 1.028 milliards, et celle des régions de 3,7% à 290 milliards.

La dette des régions espagnoles représentait en moyenne 24,7% de leur PIB fin mars.

La plus lourde dette régionale reste celle de la Catalogne (nord-est), avec près de 77,8 milliards d'euros.

Madrid s'était engagé auprès de l'UE à réduire sa dette à 98,1% fin 2017. Pour 2018, l'objectif est fixé à 97,6% du PIB.

Madrid a en revanche respecté en 2017 pour la première fois son objectif de réduction du déficit public sans renégociation en cours d'année, le ramenant à 3,07% du PIB. Madrid s'était engagé auprès de Bruxelles à le ramener en-dessous de 3,1% du PIB.

En publiant vendredi de nouvelles prévisions économiques, la Banque d'Espagne a mis en garde contre le risque de "ralentir le rythme du processus de réduction de la dette publique" en raison de "l'actuelle fragmentation du Parlement".

Le socialiste Pedro Sanchez est arrivé au pouvoir le 1er juin après la vote d'une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy mais son parti contrôle moins d'un quart de la chambre des députés.

En 2007, avant la crise financière mondiale, aggravée en Espagne par l'éclatement d'une bulle immobilière, la dette publique espagnole était inférieure à 37% du PIB.

afp/al