KIEV, 4 février (Reuters) - L'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés samedi de pilonner leurs positions dans l'est de l'Ukraine, quelques heures avant un entretien téléphonique entre le président ukrainien Petro Porochenko et son homologue américain Donald Trump.

L'objectif affiché par le chef de la Maison blanche d'améliorer les relations avec Moscou inquiète à Kiev, alors que le conflit séparatiste dans le Donbass est loin d'être résolu.

L'Ukraine a accusé les rebelles d'avoir à nouveau bombardé des positions gouvernementales dans la zone industrielle de la ville d'Avdiyivka.

Ce secteur est au coeur d'affrontements qui ont fait plus de 40 morts au cours de la semaine écoulée et marquent les plus sérieux accrochages depuis des mois dans la région.

Un porte-parole de Porochenko a déclaré que les séparatistes avaient également tiré sur des ouvriers venus réparer des lignes électriques près de la ville.

"L'Ukraine exige que la Russie cesse le feu immédiatement", a déclaré Sviatoslav Tsegolko sur Facebook.

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont également signalé que des tirs avaient interrompu le travail de réparation de lignes près d'Avdiyivka, où des milliers d'habitants sont privés d'électricité depuis lundi, malgré un froid polaire.

Les séparatistes ont quant à eux déclaré que des bombardements de la partie ukrainienne en fin de matinée avaient touché des lignes électriques en territoire rebelle et provoqué une coupure totale d'électricité à Horlivka, qui abrite plus de 250.000 habitants.

L'escalade de ces derniers jours attire de nouveau l'attention sur le conflit ukrainien, marqué périodiquement par des flambées de violence en dépit de la signature des accords de paix de Minsk en février 2015.

Le conflit dans le Donbass, qui a débuté en avril 2014, a fait environ 10.000 morts.

Porochenko et Trump doivent s'entretenir au téléphone à 21h45 GMT.

Le président américain a dit la semaine dernière qu'il était encore trop tôt pour débattre d'un allègement des sanctions à l'encontre de Moscou.

Le Kremlin nie soutenir les séparatistes avec des troupes et des armes, comme l'en accusent les Occidentaux. (Alessandra Prentice, Natalia Zinets; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)