LONDRES, 21 mars (Reuters) - Une taxe sur les dépôts bancaires à Chypre, si elle est finalement mise en oeuvre, menacerait la stabilité financière d'autres pays de la zone euro en difficulté, selon une enquête menée par Reuters auprès de spécialistes de marché.

Vingt des 22 économistes et analystes spécialisés dans les obligations interrogés depuis lundi estiment qu'une telle taxe est susceptible de saper les fondements du système bancaire d'autres pays fragilisés par la crise de la dette.

Chypre, qui n'a plus accès aux marchés, a besoin d'une aide de 17 milliards d'euros, mais son parlement a rejeté un plan de sauvegarde parce qu'il prévoyait de prélever 5,8 milliards via une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires.

La taxe proposée par les ministres des Finances de la zone euro et le FMI était de 6,75% pour les dépôts inférieurs à 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil.

En théorie, les dépôts inférieurs à 100.000 euros en zone euro sont garantis, mais les analystes redoutent qu'un projet de taxation des dépôts bancaires ne remette en cause ce principe.

"Le risque existe (...) que les clients des banques ne fassent plus confiance à la garantie sur les dépôts privés dans tous les Etats membres de l'Union européenne", a déclaré Gernot Griebling (LLBW).

"Si jamais des rumeurs sur des problèmes de solvabilité émergent au sujet d'autres banques, cela pourrait entraîner un mouvement de panique avec des retraits massifs".

* SYNTHÈSE 2-Chypre-La zone euro perd patience

* EXCLUSIF-Zone euro-Les partenaires de Chypre désemparés

* LEAD 1-Chypre - L'UE évoque le risque d'une sortie de l'euro (Andy Bruce, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)