PARIS, 10 juillet (Reuters) - Le Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête aux élections législatives, continue de se chercher un candidat au poste de Premier ministre mercredi tandis que le camp présidentiel est divisé sur les moyens d'élargir ses rangs.

Edouard Philippe, président d'Horizons au sein du camp présidentiel, a plaidé mardi pour une alliance entre Renaissance, le MoDem, Horizons, et des LR. "Qui n'est pas un bloc constitué, je le reconnais, mais qui, si on le prend dans son ensemble, fait 220 députés, donc plus que le Nouveau Front populaire", a dit l'ancien Premier ministre.

Une perspective qui ne gênerait "en rien" le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin interrogé mercredi sur Europe 1/CNews, pour qui l'important est "d'éviter le drame du Nouveau Front populaire".

Agnès Pannier-Runacher, elle, ne voit pas "comment cette alliance des macronistes et de la droite pourrait surmonter la majorité de blocage que possèdent aujourd'hui le RN et le NFP". Elle continue de plaider quant à elle pour une "coalition de la droite républicaine à la gauche responsable".

A gauche, le NFP demande à Emmanuel Macron de nommer rapidement un Premier ministre issu de ses rangs et poursuit ses tractations pour s'entendre sur un profil pour Matignon. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s'est dit prêt mardi à assumer cette fonction. LFI a proposé de son côté le nom de Clémence Guetté lors d'une réunion nocturne du NFP qui n'a abouti à aucun consensus, selon les informations de franceinfo.

L'ex-député LFI Adrien Quatennens, proche de Jean-Luc Mélenchon, a accusé le président de la République de vouloir "faire barrage à l'application du programme du Nouveau Front populaire" et appelé à une "grande marche populaire en direction de Matignon", une initiative que le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, n'a pas reprise à son compte.

Emmanuel Macron, qui ne s'est toujours pas exprimé depuis le résultats des élections législatives, doit quitter la France mercredi pour Washington, où se tient le sommet de l'Otan.

LES DERNIERS DÉVELOPPEMENTS :

07h50 - La ministre déléguée à l'Agriculture Agnès Pannier-Runacher (Renaissance) répète sur franceinfo vouloir une "coalition de la droite républicaine à la gauche responsable". Elle ne voit pas "comment cette alliance des macronistes et de la droite pourrait surmonter la majorité de blocage que possèdent aujourd'hui le RN et le NFP".

A propos de l'appel d'Adrien Quatennens, elle le juge "totalement irresponsable parce que ça fait 72 heures que les élections sont terminées, que nous n'avons pas le quart du début du commencement d'une proposition du NFP pour dire comment ils font une coalition et qu'il faut bien travailler et expédier les affaires courantes en France".

08h10 - Sur CNews, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dit vouloir tout faire "pour éviter le drame du Nouveau Front populaire" et réaffirme qu'il serait le premier signataire d'une motion de censure contre le NFP, écologistes compris.

"Je n'aurais pas dîné avec Madame Le Pen", ajoute-t-il à propos d'un dîner en décembre dernier entre Edouard Philippe et la cheffe de file du Rassemblement national, révélé mardi par Libération.

08h09 - L'eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), engagé dans le NFP, affirme dans un entretien accordé au Nouvel Obs que la gauche ne peut pas gouverner par des décrets et des 49.3 et "doit discuter avec des gens qu’on a combattus, sans se renier".

08h04 - Dans un entretien accordé au Monde, le député de la Somme François Ruffin qui a quitté LFI, dit souhaiter "un groupe trait d’union ; un groupe qui rassemble les communistes, les écologistes, les élus du parti Génération. s et nous".

Il estime qu'Emmanuel Macron doit demander "à ses députés macronistes de ne pas pratiquer, à l’Assemblée nationale, une opposition de principe".

07h50 - Carole Delga, présidente (PS) de la Région Occitanie, estime sur TF1 que "la gauche seule n'est pas en capacité d'obtenir aujourd'hui" et appelle à "élargir leur socle".

"Les propositions d'Edouard Philippe sont irréalistes, comme celles de certains insoumis qui disent : 'on va appliquer strictement le programme du NFP'. Nous avons besoin, la gauche, d'élargir notre socle pour avoir une majorité."

"La nécessite c’est d’avoir un Premier ministre issu du PS", affirme t-elle.

07h49 - Aurore Bergé, députée Renaissance des Yvelines, estime sur France 2 qu'il existe "une alternative au NFP".

"Oui, je crois qu’il y a une alternative au NFP, je crois que les Français ne veulent pas voir le programme du NFP d’être appliqué, je ne crois pas qu’ils veulent une hausse d’impôt", a-t-elle affirmé, ajoutant que son camp était le seul "à pouvoir s’élargir et je pense que c’est bon pour le pays".

Si un ministre LFI était désigné, "on déposera une motion de censure". (Rédigé par Kate Entringer, avec Zhifan Liu, édité par Jean-Stéphane Brosse)