Paris (awp/afp) - La sanction infligée mardi à Google par l'Autorité de la concurrence dans le dossier des droits voisins peut "justifier" une demande de renégociation des quelques accords déjà signés par la presse dans ce domaine, estime le gendarme français de la concurrence.

"Si la décision ne prive pas par elle-même d'effet les accords signés, elle constitue une circonstance pouvant justifier une demande de résiliation ou de modification du contrat de la part des éditeurs", indique l'Autorité dans son communiqué de presse.

Il reviendra aux éditeurs déjà signataires "de décider comment ils souhaitent aborder la suite des choses: est-ce qu'ils souhaitent dénoncer" les accords conclus, "ou est ce qu'il souhaitent se contenter" de ces accords, a complété de son côté la présidente de l'Autorité de la Concurrence, Isabelle De Silva, pendant une conférence de presse.

L'Autorité de la concurrence a infligé mardi une amende de 500 millions d'euros à Google pour le non-respect d'une injonction à négocier "de bonne foi" avec la presse sur les droits voisins, qui doivent rémunérer les éditeurs pour les contenus repris par le moteur de recherche.

Mais certains éditeurs ont déjà signé un accord avec Google après la période d'enquête de l'Autorité de la concurrence.

L'Alliance de la presse d'information générale (Apig), qui regroupe quotidiens nationaux et régionaux, a ainsi signé un accord cadre sur les droits voisins avec Google.

Plusieurs médias - Le Monde, Le Figaro, Libération, l'Express - ont déjà également signé des accords avec Google.

L'AFP de son côté a indiqué mardi matin être "proche" d'un accord avec le géant américain.

D'une manière générale, "il est impératif que le dispositif (des droits voisins) voulu par le législateur puisse très vite se concrétiser", a souligné Mme De Silva.

"Si on se retourne sur le passé, on voit aussi que pour le droit d'auteur (...) il a fallu un certain nombre de batailles juridiques pour que sa reconnaissance soit effective", a-t-elle ajouté.

afp/ol