Le commerce spécialisé a subi de plein fouet les confinements successifs. Les grands magasins doivent affronter une crise inédite.

Habituellement les salaires et les loyers représentent les principales charges des entreprises de la distribution. Néanmoins, après un mois de fermeture en novembre, les commerces croulent sous les stocks ce qui pèse sur leur trésorerie.
Une situation qui demeure difficile
D'après la fédération du commerce spécialisé, Procos, en Novembre dernier le chiffre d'affaires des enseignes à surface égale a dégringolé de 75% sur un an. Toutes les activités ont été pénalisées, ce qui a beaucoup d'impact sur leur situation financière car c'est en général le second meilleur mois de l'année après le mois de décembre. En novembre, l'équipement de la personne a subi une chute de 83% de son activité, la beauté-santé de 73% et l'équipement de la maison de 49,8%. Ces pertes d'activité ne pourront pas être rattrapées sur le seul mois de décembre. En cumul le chiffre d'affaires sur dix mois a lourdement chuté, de 25% en moyenne, toutes activités confondues :-30% pour l'équipement de la personne et l'alimentaire spécialisé, -27% pour la beauté-santé, -12,8% pour l'équipement de la maison.
Difficultés inédites pour les grands magasins
Le secteur doit affronter une conjonction d'épreuves inédites suite à la crise sanitaire : fermeture des points de vente, désertion des clients internationaux et désaffection des Français pour la mode. Les Galeries Lafayette vont perdre la moitié de leur chiffre d'affaires cette année (soit 1,7 milliard d'euros) et subir des pertes d'exploitation très significatives, comme ils n'en ont jamais enregistré depuis vingt-cinq ans. Le retour en France des touristes internationaux devrait être très progressif. Le groupe estime qu'il ne devrait retrouver le niveau de 2019 qu'en 2024. Le Bon Marché ou Le BHV pâtissent également du télétravail et des nouvelles restrictions à l'utilisation de la voiture dans la capitale. Le groupe Printemps, qui a obtenu un PGE de 150 millions d'euros, va fermer sept magasins en France. Pour se redresser, les acteurs misent sur le numérique et modifient leur positionnement en se tournant davantage vers la clientèle locale et en transformant les magasins en des lieux de vie.