La monnaie unique européenne ne se remettait pas mardi midi de sa baisse de la veille (- 0,69%) face à sa contrepartie américaine, en grappillant symboliquement 0,05% à 1,1741 dollar. Le risque politique catalan pèse en effet d'un certain poids. La principale devise du Vieux Continent était en revanche mieux orientée contre le sterling, le franc suisse et le yen, face auxquels elle s'apprécie de 0,20 à 0,40%.

Hier, l'agenda statistique des Etats-Unis a joué pour le dollar. L'indice des directeurs d'achat (PMI) calculé par l'ISM pour le mois de septembre est ressorti à 60,8 points, soit en hausse par rapport à août (58,8), et aussi au-dessus des attentes (58). En outre, les dépenses de construction se sont plus reprises que prévu en août, en augmentant de 0,5% après une baisse de 1,2%.

Les banquiers centraux sont aussi de la partie : 'les discours 'faucons' de membres du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed, ndlr) favorisent aussi l'appréciation du billet vert', ajoutent des analystes parisiens.

De son côté, la monnaie unique européenne a souffert d'un environnement défavorable. Dernièrement, les pays du Sud de la zone euro inquiétaient moins, avec notamment une amélioration de la situation financière du Portugal. Et un amoindrissement du risque associé au Mouvement 5 Etoiles en Italie, dont le leader Beppe Grillo va passer à la main à Luigi Di Maio, qui semble bien moins extrémiste.

En revanche, l'incertitude prévaut désormais en Espagne. Illégal selon le droit espagnol, le référendum d'autodétermination organisé dans la région de Catalogne a été réprimé par la police nationale, la Guardia civil. Il s'est cependant tenu et selon les organisateurs a débouché une écrasante majorité en faveur d'un Etat catalan indépendant. 'La Catalogne a gagné à force de bras sa souveraineté', a déclaré dans un communiqué le président de la 'généralité' de Catalogne, Carles Puigdemont. Une déclaration unilatérale d'indépendance pourrait suivre. Pour l'appuyer, un mot d'ordre de grève générale a été lancé dans cette région représentant environ 20% du PIB espagnol.

Chez La Banque Postale (LBP) AM, on constate que l'indice boursier madrilène n'a perdu que 1,2% hier, se tasse à peine aujourd'hui, et que l'écart de taux (spread) entre les Bonos espagnols et les Bunds allemands à dix ans ne s'est élargi que de dix points de base. 'Comme si, aux yeux des investisseurs et des opérateurs, la crise catalane tenait de l'épiphénomène' que davantage d'autonomie pourrait régler, commente LBP AM.

Et pourtant, 'les investisseurs anticipent un nouveau risque de crise politique en Europe', estime Aurel BGC. Selon LBP AM, 'même si la situation économique de la zone euro s'est substantiellement améliorés ces derniers temps et si la dynamique du président Macron ouvre des perspectives de réformes (...), qui ne voit pas aussi que la liste des questions sérieuses à résoudre s'allonge ?'. Ce qui est de nature à peser sur l'euro.

Ce matin, Eurostat a dévoilé que les prix à la production industrielle ont augmenté de 0,3% dans la zone euro entre juillet et août, contre + 0,1% attendus et 0% un mois plus tôt. Aucune statistique d'importance n'est attendue des Etats-Unis cet après-midi.

EG


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