L'Euro prend une belle revanche ce vendredi avec un gain de +0,7% face au $ à 1,127/$ et face au Franc suisse à 1,0420.
Le Dollar s'affaiblit nettement, le Dollar Index recule de -0,6% à 96,6 (mais conserve un gain de +0,6% sur l'ensemble de la semaine).

Cette remontée de l'Euro (la guerre est pourtant 'sur notre sol' selon E.Macron) marque le retour du 'risk-on', confirmé par la seconde séance de hausse de Wall Street, avec un Dow Jones qui reprend +2,5% et signe sa meilleure séance depuis la 1ère décade de novembre 2020 et l'annonce de la disponibilité d'un vaccin ARN 'efficace à 95%' par Pfizer.

Le Nasdaq gagne +1,6% vers 13.700 et affiche un gain de +8,7% en ligne droite en 24H, comme si les lourds nuages géopolitiques allaient se dissiper au cours du weekend.

Et pourtant, Kiev et Donetsk sont attaqués, les opérations militaires russes se poursuivent sur plusieurs fronts en Ukraine, la Russie interdit le survol de son territoire et annonce que les relations avec les occidentaux et Washington sont 'au bord du point de non retour'.

Déclaration fait après la prise de décision européenne que les avoirs en Europe de Vladimir Poutine et Sergei Lavrov allaient être gelés... et que V.Poutine pourrait même 'se voir interdit l'accès au territoire américain'.

Joe Biden avait confirmé jeudi soir l'adoption de sanctions ' dévastatrices ', tout en assurant que les soldats US ne poseraient pas un pied en Ukraine.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a détaillé l'ensemble des sanctions ' massives et ciblées ' approuvées par les dirigeants européens, sanctions ' qui auront des répercussions maximales sur l'économie et l'élite politique russes ', assure-t-elle.

En premier lieu, ce train de mesures comprend des sanctions financières qui interdisent l'accès de la Russie aux principaux marchés de capitaux, impactant près de 70 % du marché bancaire russe.

La Russie pourrait être frappée d'une interdiction d'exporter dans le secteur du pétrole (sanction à double tranchant, elle ferait exploser le prix du baril); une autre mesure -adoptée jeudi soir- prévoit d'interdire la vente de tous aéronefs, pièces de rechange et équipements aux compagnies aériennes russes alors que les 3/4 de la flotte du pays a été fabriquée en Europe ou en Amérique du Nord.

Enfin, ' nous entraverons l'accès de la Russie aux technologies importantes telles que les semi-conducteurs ou les technologies de pointe et nous agirons aussi sur les visas afin que les hommes et femmes d'affaires n'aient plus d'accès privilégié à l'Union européenne ', a-t-elle ajouté en substance.

Les observateurs ont pu noter que l'accès au réseau bancaire SWIFT n'avait pas été interdit à la Russie, laissant au camp occidental une marge de manoeuvre supplémentaire en matière de sanction.

Les tensions internationales restent donc très 'haut dans les tours' mais le Dollar n'en a pas profité.
Pas plus que de la remontée du rendement du '10 ans' qui évoluait vers 2.000%, soit +2,3Pts vendredi soir.

Un chiffre US (mais ils étaient nombreux ce vendredi) pourrait expliquer en d'autres circonstance le repli du billet vert, mais ni le 'timing', ni le comportement du FOREX ne concordent : l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan montre que la confiance des ménages a reculé de 67,2 vers 62,8, avec une nette dégradation pour la composante mesurant leurs perspectives, de plus 5Pts à 59,4 contre 64,1 en janvier.

Ces mauvais chiffres sont en partie compensés par la hausse de +2,1% des dépenses des ménages d'après le Département du Commerce qui indique par ailleurs que les revenus ont pour leur part stagné.
Enfin, le taux de hausse de l'indice des prix PCE s'est accru de 0,3 point à +6,1% en données totales, et de 0,3 point aussi à +5,2% hors énergie et alimentation.

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