Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne continuait de perdre du terrain face au billet vert américain - pour ce qui pourrait bien constituer la troisième séance de baisse consécutive - en cédant 0,35% à 1,0645 dollar. Contre le yen (- 0,38%), le sterling (- 0,22%) et le franc suisse (- 0,16%), le rouge était également de mise.

La tension des taux longs se généralise : depuis le 8 novembre, soit le jour de l'Election Day qui a élu Donald Trump comme président des Etats-Unis, le T-Note fédéral à dix ans a vu son rendement passer de 1,85% à 2,38%, sur les promesses de relance et de déficit budgétaire du candidat Trump.

Une situation qui vaut également en Europe : ainsi, le rendement de l'OAT français à dix ans est dans l'intervalle grimpé de 0,45% à 1,12%. Soit une tension nettement plus forte que celle du Bund allemand (de 0,19% à 0,32%) qui induit un net creusement du 'spread' France/Allemagne. “On constate de nouveau un élargissement du spread pour les pays du Club Med à des niveaux qui ne sont pas sans rappeler 2012”, s'inquiète d'ailleurs Saxo Banque.

Principal facteur : la campagne pour l'élection présidentielle française. Des rafales d'informations de presse pénalisent toujours François Fillon, le candidat de la droite conservatrice classique, qui s'était doté d'un programme libéral et semblait constituer l'alternance naturelle après François Hollande. Comme les candidats de gauche sont nombreux et divisés, la probabilité de voir l'emporter Marine Le Pen, candidate “anti-euro” d'extrême droite, augmente relativement. Ce qui relance les inquiétudes sur l'avenir de l'Eurozone.

D'autant que selon les cambistes de Société Générale, 'la perception du risque politique est bien partie pour fluctuer, sachant qu'elle n'est pas très élevée pour l'instant.'

“Face à l'euro, (le dollar) bénéficie de l'incertitude générée par l'approche de l'élection présidentielle française, dont la presse et les agences étrangères parlent désormais abondamment”, souligne-t-on d'ailleurs chez Aurel BGC. Et ce d'autant que l'agenda statistique est peu fourni actuellement, et que les déclarations tonitruantes de Donald Trump se sont légèrement raréfiées.

Notons que cette appréciation du billet vert risque aussi de poser problème outre Atlantique : “la hausse du dollar va poser un sérieux problème pour l'économie américaine. On peut craindre des tensions grandissantes entre Donald Trump et janet Yellen qui, à maints égards, nous rappelleront celles qui existaient entre Carter et Burns à la fin des années 70”, relève Saxo Banque.

EG



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