Ce midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne se reprenait face au dollar américain après quatre séances au mieux neutres sinon baissières. Le “scénario du pire” (le défaut de paiement) s'éloigne aux Etats-Unis et est chassé par le retour aux fondamentaux, à savoir : une politique monétaire accommodante de la part de la Fed, qui pourrait durer plus longtemps que prévu. L'euro gagne donc 0,36% vendredi midi à 1,3570 dollar, après que les 1,35 dollar aient été “cassés” en séance durant les deux derniers jours.

Par ailleurs, l'euro gagne aussi 0,32% contre le yen à 133,29, 0,31% contre le sterling à 0,8495, mais recule symboliquement de 0,35% à 1,2317 franc suisse l'euro.

'Les Républicains et les Démocrates se sont mis d'accord aux Etats-Unis pour relever de six semaines le plafond de la dette publique des Etats-Unis, un délai qui permet de poursuivre les négociations pour le vote du budget de l'année 2014', souligne Vincent Ganne, analyste chez pour FXCM.

'Ce revirement de situation doit encore être confirmé à l'issue d'une réunion avec le président Barack Obama mais il a été d'ores et déjà salué par les investisseurs', précise Saxo Banque.

Chez Saxo, on précise encore que “les Républicains ont proposé hier à Barack Obama une solution temporaire : relever le plafond de la dette jusqu'au 22 novembre pour éviter le défaut de paiement du pays. Si cette annonce est confirmée, elle pourrait permettre au billet vert de souffler et se renforcer.”

Pour les cambistes de Société Générale, cela ne fait aucun doute : 'nous sommes des plus confiants dans le fait que le plafond de l'endettement fédéral sera relevé et qu'un défaut souverain sera donc évité'. “Le risque extrême de défaut des Etats-Unis après le 17 octobre s'estompe', confirme-t-on chez Aurel BGC.

Attention : 'le répit sera de courte durée si, comme nous le craignons, l'accord s'avérait boiteux, c'est-à-dire s'il ne s'agissait que d'un relèvement limité et/ou d'une poursuite du 'shutdown'', soit la fermeture faute de crédits des administrations fédérales jugées les moins indispensables, ajoute SG.

Cependant, le retour de l'incertitude économique - car le 'shutdown', qui entre dans son 11e jour, pèse sur la croissance - aura des conséquences, selon SG : la réduction de l'enveloppe que la Fed consacre mensuellement aux rachats d'actifs obligataires, les fameux QE (85 milliards de dollars par mois actuellement) sera probablement repoussée à 2014, et non plus au second semestre 2013 comme Ben Bernanke, actuel président de la Fed, l'avait pourtant pré-annoncé. Or les QE tendent à peser sur le dollar, d'autant plus que la prolongation serait justifiée par une faiblesse relative plus persistante que prévu de la conjoncture américaine.

Notons que Janet Yellen, qui remplacera M. Bernanke à la tête de la Fed après son départ le 31 janvier 2014, est dotée d'une réputation plus 'colombe' encore que son futur prédécesseur. On peut alors supposer que les premières réductions de QE interviendraient quelque part durant le printemps de l'année prochaine.

A court terme cependant, selon SG, l'incertitude pèse sur le dollar, mais elle devrait se dissiper à moyen terme.

Plus près de nous, sont prévus à 14h30 aux Etats-Unis, les prix à la production industrielle pour septembre et les ventes de détail pour septembre également, attendus respectivement en hausse de 0,1% et 0,2%. Cependant, le “shutdown”, qui touche une partie des services statistiques fédéraux, rend très improbable leur publication.

A 15h55, doit paraître la confiance des consommateurs du Michigan pour octobre, pour laquelle le consensus table sur un indice autour de 77.

Enfin, les stocks des entreprises pour août, qui ont peu de chance d'être dévoilés à 16h00, sont attendus en progression de 0,3%.


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