Grâce essentiellement au recul de l'aversion au risque dans la crise ukrainienne, la monnaie unique européenne reprenait du poil de la bête ce midi sur le marché des changes. Face au dollar, l'euro qui hier avait cédé 0,26% se reprend ce midi de 0,21% à 1,3766 dollar. A 140,20, l'euro gagne aussi 0,63% contre le yen, considéré comme une valeur refuge en Asie, et 0,32% contre le franc suisse à 1,2169.

Il reste, en revanche, stable à 0,8251 livre sterling britannique l'euro (+ 0,09%).

Ces derniers jours, le dollar avait globalement gagné du terrain. 'Lors des craintes sur les pays émergents, les investisseurs avaient, étonnamment, privilégié l'euro sur le dollar, mais face à une crise géopolitique, les Etats-Unis, par leur puissance militaire, sont clairement favorisés', rappelle un analyste d'Aurel BGC. Le mouvement semble se retourner aujourd'hui et le dollar, havre de paix parmi les devises, est relativement délaissé.

En effet, les nouvelles d'Ukraine sont nettement moins inquiétantes. “Les actifs plus risqués (...) ont rebondi ce mardi matin alors que les matières premières et le yen japonais ont dévissé après que le président Poutine a renvoyé dans leurs bases des soldats russes en manoeuvre”, commente RTFX.

Les manoeuvres regroupant quelque 150.000 militaires russes non loin de la frontière ukrainienne étaient effectivement un facteur de tension de plus. La diplomatie semble en outre prendre le pas sur l'action militaire dans la région, Moscou échangeant de nouveau avec les autres capitales.

De plus, un article sur le site Internet de la Pravda se fait l'écho de l'éventuel décès, suite à ce qui serait une crise cardiaque, de l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui s'était exilé en Russie et avait exprimé l'intention de recouvrer ses anciennes fonctions.

Ce qui n'empêche que des militaires très vraisemblablement considérés comme russes restent présents en nombre en Crimée, région autonome sous souveraineté ukrainienne.

Dans une conférence de presse, le président russe Vladimir Poutine vient d'exclure, “pour le moment”, un intervention militaire conte l'Ukraine. Mais il est resté combatif en estimant que les troupes présumées sans insigne en Crimée étaient des forces d'auto-défense (et non des militaires russes), et en annonçant que le rabais octroyé à l'Ukraine sur le prix du gaz serait remis en cause.

Les cambistes de Société Générale mettent d'ailleurs en garde pour ce qui n'est, selon eux, qu'une amélioration 'temporaire' : 'bien évidemment, ce n'est pas terminé', écrivent-ils ce matin à propos des tensions russo-ukrainienne. 'Les conséquences économiques de la crise seront significatives, notamment en Russie, quand en Ukraine, la stabilité politique constitue toujours un immense défi'.

L'agenda statistique de la séance est et restera peu fourni aujourd'hui sur les deux rives de l'Atlantique Nord.


Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.