Sur le marché des changes vendredi midi, la parité euro/dollar semblait bien partie pour enchaîner une 3ème séance sans tendance. Après + 0,09% mercredi, - 0,01% jeudi, l'euro était de nouveau stable (- 0,05%) face au billet vert US à 1,3006 dollar ce midi.

Les tendances ne sont guère plus prononcées contre le sterling (- 0,12% à 0,8419 livre l'euro) ni le franc suisse (- 0,07% à 1,2283 franc l'euro). En revanche, la devise européenne cède 0,82% contre le yen à 128,33 yens l'euro.

L'indécision domine en fin de semaine après de vives spéculations sur la décision que prendra la BCE, lors de la réunion de son comité de politique monétaire attendu jeudi prochain.

Nombreux sont les opérateurs qui parient, depuis une semaine, sur une action forte de la part de l'institution dirigée par Mario Draghi. En effet, une accumulation de statistiques économiques négatives vient de déferler sur la zone euro, du taux de chômage en Espagne (27%) à la baisse d'indicateurs d'activité et de sentiment en Allemagne, en passant par le nombre de chômeurs en France : selon le ministère du Travail, ce chiffre a atteint 3.224.600 à fin mars, une record surclassant désormais à celui de 1997, et une hausse de 0,7% sur un mois et de 11,5% sur un an. 'Cette situation est le résultat d'une hausse ininterrompue depuis maintenant 5 ans', indique le ministère.

“Le vrai souci est que le dépassement d'un certain seuil de chômage, en France et en Europe, crée un phénomène cumulatif de baisse d'activité, associé à la baisse de la demande. Le chômage devient une cause de la récession, il n'est plus seulement une conséquence de la récession”, s'inquiète à ce sujet Arnaud Poutier, chez le courtier IG.

L'une des pistes : une baisse des taux courts de la BCE, réduits pour la dernière fois en juillet 2012 à leur plus bas niveau historique de 0,75%.

Certains intervenants rappellent que le problème porte actuellement plutôt sur la transmission du crédit du bancaire à l'économie, notamment dans les pays périphériques de la zone euro, que sur le niveau des taux directeurs.

En outre, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que l'intérêt de son pays était plutôt de voir les taux remonter, tout en reconnaissant que d'autres pays de la zone euro auraient besoin de davantage de liquidités. Estimant la BCE 'dans une position difficile', la chancelière pourrait selon un opérateur pré-annoncer ainsi un statu quo.

Une autre piste envisagée, mais aussi plus floue : des mesures hétérodoxes visant à améliorer la transmission de la politique monétaire. Bref, le sentiment se fait en fin de semaine plus attentiste.

“Les investisseurs attendent beaucoup (trop ?) de la réunion du 2 mai”, s'inquiète Barclays Bourse.

En outre, les marchés s'inquiètent d'un article du Handelsblatt, selon lequel la Bundesbank serait disposée à remettre en cause la constitutionnalité du programme d'opérations monétaires sur titres (OMT) de la BCE, alors même que ce dernier n'est pas entré en oeuvre.

L'institut monétaire allemand estimerait que ces rachats d'obligations souveraines violent les dispositions du Traité de Lisbonne, qui empêche le financement direct des Etats auprès de la banque centrale.

En outre, de nombreux chiffres sont attendus cet après-midi depuis les Etats-Unis. Tout à l'heure, on attend ainsi la première estimation du PIB américain pour le 1er trimestre. Le consensus table globalement sur 3% de progression, après + 0,4% durant le dernier quart de l'année 2012.

Mais la prudence est de mise : “le rebond de la croissance s'expliquerait essentiellement par des facteurs ponctuels comme un rebond de la formation de stocks', prévient Aurel BGC, pour qui cet indicateur n'indique donc rien sur l'avenir, surtout compte tenu de l'effet à venir des 'séquestres'.

Après le PIB, les cambistes guetteront aussi l'indice de confiance des ménages mesuré par l'université du Michigan, l'“UMich'.


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