EREVAN, 3 avril (Reuters) - Les combats qui ont éclaté samedi se poursuivent dans le Haut-Karabakh, région sécessionniste d'Azerbaïdjan majoritairement peuplée d'Arméniens de souche, où plusieurs dizaines de morts ont été signalés.

L'enclave est gérée par une administration fermement soutenue militairement et financièrement par Erevan depuis le conflit séparatiste de 1991, qui a fait 30.000 morts. La situation, toujours tendue malgré le cessez-le-feu conclu en 1994, se détériorait depuis plusieurs semaines et les deux camps s'imputent mutuellement la responsabilité de la reprise des hostilités.

D'après les forces locales, l'armée azerbaïdjanaise a lancé une offensive à 06h00 (02h00 GMT) dimanche.

"L'ennemi poursuit sont action agressive à l'aide de pièces d'artillerie et de véhicules blindés. L'armée prend les mesures nécessaires" pour y mettre fin, disent-elles dans un communiqué.

Selon son ambassadeur à Moscou, Polad Bulbuloglu, l'Azerbaïdjan est prêt à entamer des discussions avec l'Arménie, à condition qu'elle retire ses effectifs militaires, qui occupent selon lui 21% du Haut-Karabakh.

"Depuis 22 ans, des efforts sont déployés pour parvenir à un règlement pacifique du conflit. Combien en faudra-t-il ? Nous sommes prêts pour un règlement pacifique du problème, mais, si la voie pacifique n'est pas choisie, nous suivrons la voie militaire", a-t-il déclaré au micro d'une station de radio moscovite.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait état samedi d'une centaine de morts dans les rangs arméniens et de douze tués dans ceux des forces gouvernementales. Le président arménien Serj Saksian a quant à lui parlé de 18 morts et de 35 blessés. Aucun bilan n'a été avancé dimanche.

La Russie, médiatrice du conflit, entretient une présence militaire dans le nord de l'Arménie. Le président Vladimir Poutine a invité les deux camps "à faire preuve de retenue pour éviter de nouvelles pertes".

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, a quant à lui exhorté "toutes les parties concernées à mettre fin immédiatement aux combats, à respecter pleinement l'accord de cessez-le-feu et à prendre des mesures urgentes pour désamorcer la situation". (Hasmik Mkrtchyan, Jean-Philippe Lefief pour le service français)