Les marchés actions devraient continuer de progresser en 2018, toujours soutenus par les banques centrales. Les bilans de celles-ci devraient encore gonfler l’année prochaine avant de commencer à reculer en 2019, a indiqué Georg Schuh, Directeur des investissements de Deutsche AM pour la région Europe-Afrique-Moyen Orient. Il a expliqué que les taux longs américains bénéficiaient de la monnaie créée par la Banque du Japon et la BCE, qui est investie dans les bons du Trésor américain.

Le 10 ans américain est attendu entre 2,7% et 2,8% l'année prochaine contre un peu moins de 2,37% actuellement.

Georg Schuh reconnaît cependant que nous abordons le début de la fin de la politique monétaire ultra-accommodante, trois des cinq principales banques centrales ayant relevé leurs taux cette année : Fed, Bank of China et Banque d'Angleterre. Le gestionnaire d'actifs anticipe trois hausses des taux par la Fed en 2018.

"L'absence d'inflation est l'élément le plus important motivant notre vision optimiste", a souligné le Directeur des investissements de Deutsche AM pour la région Europe-Afrique-Moyen Orient. Il n'existe ainsi pas de pression sur les banques centrales pour modifier leur politique monétaire en dépit de la croissance. Comme explication à la faiblesse de l'inflation, le gestionnaire d'actifs cite la globalisation, une moindre représentation syndicale et l'insécurité ressentie par les salariés les poussant à se contenter de salaires faibles.

Les marchés bénéficieront également d'un environnement économique favorable, avec pour la première fois depuis 10 ans une croissance mondiale synchronisée. Seulement 3% des pays affichent une contraction de leur activité, indique Deutsche AM. Le PIB mondial est anticipé en progression de 3,8% en 2018 contre +3,7% cette année.

La forte croissance des profits sera aussi l'un des soutiens aux marchés actions en 2018 même si ces derniers sont chers d'un point de vue historique. Le gérant privilégie les actions des pays émergents, d'Europe et du Japon. Son scénario favorable à ces marchés nécessite une Bourse américaine au moins stable, a-t-il prévenu. Il ne se matérialiserait pas en cas de baisse de 5% de Wall Street.