BENGHAZI, Libye, 7 novembre (Reuters) - Un groupe rebelle libyen qui a contrôlé pendant presque un an quatre ports pétroliers de l'est du pays a menacé vendredi de proclamer l'indépendance de la Cyrénaïque si la communauté internationale reconnaît le parlement mis en place par les islamistes.

La Chambre des représentants élue en juin et seule reconnue jusqu'alors par la communauté internationale, a été jugée jeudi inconstitutionnelle par la Cour suprême libyenne.

Elle s'est installée à Tobrouk, dans l'Est, quand Tripoli est tombée en août aux mains de miliciens islamistes de Misrata, ville de l'ouest du pays. Ces derniers ont formé un parlement concurrent, le Congrès général national (CGN), et ont pris la direction des institutions nationales, ce qui a semé le doute sur l'impartialité de la Cour suprême.

Vendredi, le mouvement d'Ibrahim Djathran, qui avait saisi les ports pétroliers pour appuyer sa demande de plus grande autonomie pour l'Est libyen jusqu'à la signature d'un accord avec le gouvernement légitime de Tripoli en avril, a estimé que les juges de la Cour suprême n'avaient pas pu travailler de manière indépendante.

Il a donc jugé leur décision invalide et a mis en garde contre toute reconnaissance de la légitimité du CGN par la communauté internationale, ce qui semble peu probable.

"Si la communauté internationale reconnaît le Congrès général national (...) nous n'aurons pas d'autre choix que proclamer l'indépendance de l'Est", a dit le mouvement d'Ibrahim Djathran dans un communiqué. (Ayman al Warfalli, Jean-Philippe Lefief et Tangi Salaün pour le service français)