(FXCM.fr)- Session relativement difficile sur les marchés, notamment pour l’eurodollar qui cherche désespérément un support, après avoir décroché du seuil des 1.34 USD. En effet, bien qu’il ait été annoncé un sauvetage conjoint de l’Irlande par l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International, la peur de la contagion du cas irlandais aux autres membres du groupe baptisé PIGS, s’empare des investisseurs. Les propos tenus par le Gouverneur de la Banque Centrale espagnole, avaient pour but de minimiser le risque de contagion du cas irlandais aux autres pays européens, mais l’exercice n’a malheureusement pu calmer les tensions sur le marché obligataire. Il faut reconnaître que les commentaires de la Chancelière allemande qui avance que la Zone Euro est dans une situation grave ne sont guère encourageants et incitent très peu à accorder des flux à la monnaie unique. Même la publication du PIB allemand et de l’enquête IFO, largement en ligne avec les estimations des analystes avec un taux de croissance annuel de 3.9%, n’ont pas réussi à donner un soutien à la monnaie unique. La BCE fera très certainement face à un dilemme au courant des mois à venir ; en effet, l’augmentation des bonnes performances des économies européennes suppose un retrait des mesures exceptionnelles des mesures prises au plus fort de la crise, alors que nombreux pays vont adopter des politiques d’austérité, qui pénaliseraient à terme la croissance. L’Irlande présente aujourd’hui son plan d’austérité d’un montant de 15 milliards d’euros, alors même que l’agence de notation S&P a dégradé sa note de deux crans, note qui reste néanmoins supérieure à celle de la Grèce, mais qui reflète l’évaluation du marché par les investisseurs. A terme, la Zone Euro doit impérativement trouver une solution pérenne à ses problèmes, au risque de voir les fonds spéculatifs profiter du manque de réactivité et de concordance des membres de la Zone Euro. L’Espagne semble justement être le troisième du lot à inquiéter. La question du mandat de la BCE (vis à vis des problèmes actuels de la Zone) prendra de plus en plus d’importance sur les marchés, dans la mesure où nombreux investisseurs se demandent pourquoi elle n’agit pas à l’instar des banques anglaises et américaines qui n’ont pas hésiter à faire tourner la planche à billets pour venir en aide à leurs économies.

La situation critique de certains pays européens s’ajoutant au risque politique entraîné par les tensions entre les deux Corées, ont aidé à l’apparition d’une forte aversion au risque, qui a globalement bénéficié au billet vert et au yen. A cet effet, la paire USDJPY qui avait affiché un rebond conséquent à la suite du retour de l’aversion au risque revient désormais sur ses gains, le yen attirant en premier les flux refuge par rapport au billet vert ; il serait intéressant de surveiller la paire, pour savoir si elle tient son support clé à 83 JPY, car l’appréciation du yen augmente le risque d’intervention de la BoJ pour affaiblir le yen. La majorité des actifs risqués a pâti de cette hausse d’aversion au risque, le câble glissant sous sa moyenne mobile à 50 jours, pour s’échanger sous le seuil des 1.58 USD. La publication de la seconde révision du PIB anglais pourrait cependant engendrer des gains de court terme sur la Livre si le taux de croissance se révèle en ligne ou supérieur aux prévisions des analystes.

Le procès verbal de la dernière réunion de la Fed a permis de savoir que les membres du FOMC n’étaient pas certains de la nécessité d’injecter des fonds dans l’économie ; un membre a même voté contre cette proposition, mais la majorité d’entre eux semble s’accorder sur le fait que cette décision aura un effet positif sur les prix. Autre fait notable, la Fed a abaissé ses prévisions de croissance pour l’année prochaine et a relevé celles du chômage, considérant que le taux de chômage serait autour de 9% au cours de l’année 2011.

Les marchés à terme européens et américains sont actuellement dans le vert, ce qui laisse supposer une ouverture à la hausse et un rebond correctif par rapport aux ventes paniques d’hier. Si les problèmes politiques des deux Corées se tempèrent désormais, il reste néanmoins probable que l’aversion au risque continue de régner sur les marchés, les investisseurs auront certainement en tête la hausse du ratio de réserves en Chine qui sera effective lundi prochain, processus qui alimente les craintes des investisseurs. La session d’aujourd’hui pourrait être volatile du fait de la fermeture des bourses américaines demain à l’occasion de Thanskgiving.