Depuis que les dirigeants militaires ont pris le contrôle du gouvernement en octobre de l'année dernière, la livre soudanaise a perdu environ un tiers de sa valeur, principalement au cours du mois dernier. Les prix du pain et de l'essence ont fortement augmenté ces dernières semaines.

Le coup d'État a eu pour conséquence de couper l'aide étrangère à ce pays déjà en difficulté, mais les dirigeants militaires ont fait avancer les réformes économiques, notamment en mettant fin la semaine dernière à la gestion du taux de change par le gouvernement.

Tôt lundi, des manifestations d'étudiants ont éclaté dans les villes d'Atbara, de Nyala et de Damazin, pour protester contre la hausse des prix, selon les comités de résistance.

Les utilisateurs des médias sociaux ont rappelé que ces actions n'étaient pas sans rappeler les premières manifestations d'étudiants contre le régime d'Omar el-Béchir en décembre 2018, qui avaient été déclenchées par le prix du pain. Ces protestations ont finalement abouti au renversement de Bachir en 2019 et à son remplacement par un accord de partage du pouvoir entre civils et militaires jusqu'au coup d'État.

Les enseignants ont également poursuivi une grève lundi, tout comme les cheminots à Atbara, pour protester contre les bas salaires.

Les manifestations de lundi à Khartoum ont attiré l'attention sur le maintien en détention de plusieurs hommes politiques et citoyens. Des avocats affirment que les manifestants qui sont accusés d'avoir tué un officier de police pourraient avoir été torturés.

Les autorités militaires affirment que les détentions ont été effectuées selon les procédures criminelles normales.

Les manifestants ont affronté des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes mais ont pu s'approcher à moins de 200 mètres du palais présidentiel.