PARIS, 28 août (Reuters) - La France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie sont convenues lundi, lors d'un mini-sommet Europe-Afrique sur les migrations à Paris, de mettre en place des "missions de protection" au Niger et au Tchad en vue d'identifier en amont les migrants éligibles à l'asile.

Cette mesure, sur laquelle peu de détails notamment en terme de calendrier et d'ampleur ont pour l'heure filtré, fait écho à la proposition émise par Emmanuel Macron en juillet, lors d'un discours à Orléans sur les flux migratoires et la politique d'accueil des migrants en France.

Le chef de l'Etat avait alors souhaité la mise en place de "hot spots" dès que la situation sécuritaire le permettrait en Libye afin "d’éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu’ils ne sont pas tous éligibles à l’asile".

Son entourage avait précisé que l’ouverture de ces "hot spots" s’inscrivait dans "la volonté du président de la République d’avoir un accueil qui soit digne pour ceux qui relèvent du droit d’asile".

Cette proposition avait suscité un certain scepticisme chez des observateurs européens et africains et des ONG.

Dans la feuille de route adoptée lundi par les quatre capitales européennes, le Tchad, le Niger et la Libye, le terme de "hot spots" a cédé la place à "missions de protection".

"Nous avons acté, je m'y étais engagé à Orléans au début de l'été, d'avoir un traitement humanitaire à la hauteur de nos exigences et pouvoir dans des zones identifiées, pleinement sûres, au Niger et au Tchad sous la supervision du HCR identifier les ressortissants qui ont le droit à l'asile, pouvoir les mettre en sécurité le plus rapidement", a expliqué Emmanuel Macron lors de la conférence de presse finale.

"Cette identification se fera sur les listes du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), des listes fermées, des migrants d'ores et déjà identifiés par le HCR et résidant dans ces pays de passage", a-t-il ajouté.

Quant aux migrants irréguliers ne pouvant prétendre à aucune forme de protection internationale, ils devront, selon la feuille de route, être reconduits "dans leur pays d’origine, dans la sécurité, l’ordre et la dignité, de préférence sur une base volontaire, en tenant compte de la législation nationale et dans le respect du droit international". (Marine Pennetier et John Irish, édité par Jean-Stéphane Brosse)