Les banques centrales des dix grandes économies développées ont relevé leurs taux de 2 165 points de base (pb) depuis le début de ce cycle, le Japon étant le seul à rester en retrait.

Mais le rythme de ces hausses de taux commence à ralentir - le Canada vient de procéder à un relèvement des taux moins important que prévu.

Voici un aperçu de la position des décideurs politiques, des plus optimistes aux plus pessimistes.


Les banques centrales intensifient leur lutte contre l'inflation

1) ÉTATS-UNIS

La Réserve fédérale devrait relever ses taux de 75 points de base lors de sa réunion de politique générale la semaine prochaine. Il s'agirait de la quatrième hausse consécutive de cette ampleur, portant le taux directeur dans la fourchette 3,75 %-4,00 % dans le cadre de ce qui a été la plus forte série de hausses de taux aux États-Unis depuis environ 40 ans.

Les signes d'affaiblissement de l'économie ont alimenté les spéculations sur la possibilité que la Fed ralentisse bientôt son resserrement monétaire agressif, poussant le dollar à s'éloigner de ses récents sommets des deux dernières décennies.


La Fed annonce une nouvelle hausse importante

2) CANADA

La Banque du Canada a annoncé une hausse des taux plus faible que prévu mercredi et a déclaré qu'elle se rapprochait de la fin de sa campagne historique de resserrement, car elle prévoyait que l'économie stagnerait au cours des prochains trimestres.

Elle a augmenté son taux directeur de 50 points de base à 3,75 %, ne répondant pas aux appels à une autre hausse de 75 points de base, et a relevé ses taux de 350 points de base depuis mars, l'un de ses cycles de resserrement les plus rapides.


Le Canada tente de maîtriser l'inflation

3) NOUVELLE ZÉLANDE

La Reserve Bank of New Zealand a procédé au début du mois à sa huitième hausse de taux consécutive - et à sa cinquième hausse consécutive de 50 points de base - pour porter son taux directeur à 3,50 %, le plus élevé depuis sept ans.

La RBNZ a même débattu d'une hausse plus importante de 75 points de base, compte tenu des fortes pressions sur les prix.


La banque centrale néo-zélandaise est dans le camp des faucons

4) BRETAGNE

Les opérateurs anticipent une augmentation de 75 points de base du taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre le 3 novembre afin de maîtriser l'inflation qui atteint 10,1 %, son plus haut niveau depuis 40 ans. En septembre, elle a augmenté son taux directeur de 50 points de base à 2,25%.

À un moment donné le mois dernier, les opérateurs s'attendaient à ce que le taux directeur atteigne 3,75 % en novembre. Mais suite à l'annulation des plans de réduction d'impôts non financés de Liz Truss et à sa démission en tant que premier ministre, les attentes d'une augmentation aussi importante ont diminué.


La Banque d'Angleterre sous pression

5) NORVÈGE

La Norvège, première grande économie développée à avoir entamé un cycle de hausse des taux l'année dernière, a vu son taux directeur augmenter de 50 points de base pour atteindre 2,25 % en septembre. La Norges Bank, qui a déclaré que les augmentations futures seraient plus "graduelles", se réunit jeudi prochain.


Des hausses soutenues

6) AUSTRALIE

La Reserve Bank of Australia a procédé à une hausse des taux de 25 points de base en octobre, moins importante que prévu, déclarant qu'elle avait augmenté les taux de manière substantielle, mais ajoutant qu'un nouveau resserrement serait nécessaire.

Les données de cette semaine montrant que l'inflation australienne a atteint son plus haut niveau depuis 32 ans au cours du dernier trimestre, ont toutefois alimenté la pression en faveur d'un retour à une position plus agressive.

La RBA a procédé à des hausses de 250 points de base, augmentant les taux chaque mois depuis mai et portant son taux directeur à 2,60 %, son plus haut niveau depuis neuf ans.


La RBA cherche un moyen de revenir à l'objectif d'inflation

7) SUÈDE

La banque centrale suédoise a augmenté son taux directeur le 20 septembre d'un point de pourcentage, plus que prévu, pour atteindre 1,75 %. La Riksbank, qui dévoilera sa prochaine décision sur les taux le 24 novembre, a prévenu qu'il y aurait d'autres mesures à prendre au cours des six prochains mois pour contenir l'inflation galopante.

La hausse des taux du mois dernier est la plus importante depuis que la Riksbank a adopté un objectif d'inflation en 1993. Elle est de même ampleur que celle de novembre 1992, lorsqu'une crise financière nationale avait poussé le taux principal à 500 % pendant une courte période.


La Riksbank augmente ses taux pour contrôler l'inflation galopante

8) ZONE EURO

La BCE a de nouveau relevé ses taux jeudi et a indiqué qu'elle souhaitait commencer à réduire son bilan gonflé, franchissant ainsi une nouvelle étape importante dans le resserrement de sa politique pour lutter contre une poussée historique de l'inflation.

La BCE a également réduit une subvention clé aux banques, mais n'a fait aucune allusion aux plans visant à commencer à réduire ses avoirs obligataires après avoir absorbé des milliers de milliards d'euros de dette émise par les gouvernements de la zone euro depuis 2015.


La BCE relève son taux directeur de 75 points de base supplémentaires

9) SUISSE

La Banque nationale suisse a relevé son taux directeur en septembre de 75 points de base supplémentaires, passant de moins 0,25 % à 0,5 %, mettant ainsi fin à l'expérience des taux négatifs en Europe.

La prochaine réunion de la Banque nationale suisse aura lieu en décembre et les marchés ont anticipé une augmentation de 50 points de base.


La BNS sort de l'ère des taux négatifs

10) JAPON

La Banque du Japon, qui est la seule banque centrale à avoir adopté une politique d'austérité, a maintenu les rendements obligataires de référence à un niveau proche de zéro et s'en tient à sa politique d'austérité.

L'écart de plus en plus grand entre les rendements japonais et ceux d'autres pays qui en résulte a entraîné un affaiblissement considérable du yen, ce qui a conduit les autorités japonaises à intervenir pour stabiliser la monnaie. Les responsables politiques affirment qu'il n'y a pas de contradiction entre le fait d'intervenir à la fois sur les marchés des changes et sur les marchés obligataires.

La BOJ se réunit vendredi et devrait maintenir sa position ultra-libre.


La Banque du Japon laisse ses taux inchangés