ROME, 18 janvier (Reuters) - La restauration en cours du Colisée a permis de mettre au jour des fresques en couleur dévoilant un aspect méconnu de l'un des sites emblématiques de la Rome antique.

L'arène où spectacles de cirque alternaient avec combats de gladiateurs était à l'origine bien différente de la structure de pierre visitée chaque année par des millions de touristes.

C'est en travaillant dans un passage interdit au public qu'une équipe a découvert les fresques aux couleurs vives, rouges bleues, vertes et blanches en grattant plusieurs couches de calcaire et de poussière déposée par la pollution automobile.

"C'est une belle surprise archéologique. Même dans un monument aussi célèbre que celui-ci, objet d'études dans le monde entier, il y a encore de nouvelles choses à découvrir", a déclaré vendredi à Reuters la responsable des sites archéologiques de Rome, Mariarosaria Barbera.

Le passage conduisait au plus haut niveau des tribunes, une galerie en bois attribuée aux couches populaires de la société, tandis que l'empereur, les sénateurs et les vestales occupaient les gradins inférieurs.

La pigmentation de bleu était un luxe à l'époque. Sa présence à ce niveau de l'édifice laisse penser que le reste du Colisée devait être lui aussi richement décoré, fait remarquer Mariarosaria Barbera.

Les fresques sont probablement postérieures à l'an 217 avant JC, année au cours de laquelle la galerie supérieure en bois a été détruite par un incendie.

L'équipe de restaurateurs a aussi découvert des dessins de croix et de palmiers faits par des spectateurs fêtant la victoire de leurs gladiateurs préférés. On peut lire par certains endroits le mot VIND, qui fait référence en latin à la victoire ou à la revanche.

Les autorités italiennes ont entrepris pour la première fois depuis 73 ans un vaste programme de restauration du monument, d'un coût total de 25 millions d'euros, qui augmentera à terme de 25% la surface ouverte aux visiteurs, qui découvriront notamment le réseau souterrain de tunnels, de cages et de réserves. (Naomi O'Leary, Pascal Liétout pour le service français)