L'Iran a été secoué par des troubles à l'échelle nationale après la mort en garde à vue d'une jeune femme kurde iranienne en septembre, après qu'elle ait été détenue pour avoir fait fi d'un code vestimentaire islamique strict pour les femmes. Les protestations sont parmi les plus fortes contestations de la République islamique depuis la révolution.

"La République islamique a survécu grâce à nos différences et nous devrions mettre nos différences de côté jusqu'à ce que nous nous présentions dans l'isoloir", a déclaré la lauréate du prix Nobel Shirin Ebadi dans un message vidéo adressé aux personnalités de l'opposition réunies à l'université de Georgetown à Washington.

Masih Alinejad, défenseur des droits des femmes basé aux États-Unis, a déclaré : "Nous devons nous mettre d'accord sur des principes basés sur la déclaration des droits de l'homme, sur l'élimination de la discrimination, et sur des principes dans lesquels chaque Iranien peut se reconnaître, et qui dépeignent la fin de l'oppression."

M. Alinejad a exprimé l'espoir qu'un accord sur les principes de l'opposition puisse être conclu d'ici la fin de 2023.

À la question de savoir pourquoi il n'y avait qu'un seul dirigeant kurde parmi les huit, Reza Pahlavi, le fils en exil du Shah d'Iran renversé, a répondu : "Vous n'avez pas besoin d'attendre une invitation pour participer... C'est un bus gratuit !"

L'opposition iranienne est depuis longtemps divisée en de nombreuses factions, tant dans le pays qu'à l'étranger, dont des monarchistes, des républicains, des gauchistes et des organisations regroupant des minorités ethniques, notamment les Kurdes, les Baloutches et les Arabes.

Pendant ce temps, les médias d'État iraniens ont montré des feux d'artifice dans le cadre de célébrations parrainées par l'État, et des personnes scandant le cri de ralliement islamique "Allahu Akbar ! (Dieu est le plus grand !)". Mais on pouvait entendre de nombreuses personnes crier "Mort au dictateur !" sur des vidéos postées sur les médias sociaux.

Une vidéo censée provenir du quartier Afsariyeh de Téhéran montrait des feux d'artifice lointains tandis que l'on pouvait entendre des manifestants crier "Mort à la République islamique".

Des vidéos similaires sur les médias sociaux, que Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante, montraient des slogans antigouvernementaux criés depuis des fenêtres et des toits par des manifestants qui étaient restés chez eux dans plusieurs villes.

Par ailleurs, les autorités ont libéré vendredi le dissident emprisonné Farhad Meysami, qui faisait la grève de la faim, une semaine après que ses partisans l'aient averti qu'il risquait de mourir pour avoir protesté contre le port obligatoire du hijab.

La libération faisait partie d'une amnistie marquant l'anniversaire de la révolution.