DAVAO, Philippines, 26 mai (Reuters) - Des Indonésiens et des Malaisiens combattent dans les rangs des islamistes qui affrontent l'armée philippine sur l'île de Mindanao, a déclaré vendredi le procureur général de Manille.

Les autorités philippines ont lancé une vaste offensive dans la ville de Marawi, sur l'île de Mindanao, occupée depuis plusieurs jours par des rebelles liés au groupe Etat islamique.

"Ce n'était auparavant qu'un groupe terroriste local. Mais ils ont depuis adhéré à l'idéologie de l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant, ancien nom de l'EI, NDLR)", a déclaré le procureur général José Calida lors d'une conférence de presse.

"Ils veulent que Mindanao rejoigne le califat."

Le président Rodrigo Duterte a prévenu mercredi qu'il serait d'une sévérité absolue face à cette situation et que la loi martiale qu'il vient d'instaurer sur Mindanao pourrait rester en place durant un an si nécessaire.

Les combats à Marawi ont fait au moins 42 morts, 11 soldats et 31 rebelles du groupe Maute.

Selon José Calida, les rebelles du groupe Maute et l'EI entendent faire de Mindanao une province de l'EI et le gouvernement central de Manille n'est pas leur seule cible.

"Ceux qu'ils considèrent comme infidèles, qu'ils soient chrétiens ou musulmans sont également visé.", a-t-il prévenu.

"Ce qui est préoccupant, c'est que l'EIIL a radicalisé un grand nombre de jeunes philippins musulmans."

Le groupe Maute, qui a fait allégeance à l'EI, est accusé d'avoir commis des attentats à la bombe, dont un qui a fait 14 morts en septembre à Davao, ville dont Rodrigo Duterte, a longtemps été le maire. (Neil Jerome Morales, Nicolas Delame pour le service français)