AMMAN, 8 juillet (Reuters) - La quasi-totalité des Syriens qui avaient fui l'offensive de l'armée dans le sud-ouest du pays pour se réfugier dans une zone de libre-échange à la frontière syro-jordanienne sont repassés en Syrie, a déclaré dimanche un haut responsable des Nations unies.

Sur les milliers de personnes qui s'étaient massées aux abords du poste-frontière de Nassib-Djaber, seuls 150 à 200 sont toujours là, a expliqué Anders Pedersen, coordinateur des Nations unies pour les affaires humanitaires en Jordanie.

Selon des chiffres donnés par l'Onu, l'offense lancée par l'armée syrienne avec l'appui des Russes contre les secteurs encore tenus par les rebelles dans la province de Deraa, dans le sud-ouest de la Syrie, ont provoqué le déplacement de plus de 320.000 personnes au cours des quinze derniers jours, soit l'exode le plus important en sept ans de conflit syrien.

Les forces gouvernementales syriennes se sont déployées samedi au poste-frontière de Nassib, prenant ainsi le contrôle d'une voie commerciale essentielle que les insurgés tenaient depuis trois ans.

Anders Pedersen a demandé à ce que les humanitaires et l'Onu puissent accéder aux populations des provinces de Deraa et de Kouneïtra, ajoutant qu'un convoi d'aide attendait le feu vert pour faire route vers la localité de Mtaaiya, dont l'armée s'est emparée ces derniers jours.

"Ce que nous demandons: un accès sans réserve" au sud-ouest de la Syrie, a-t-il déclaré dimanche lors d'une conférence de presse.

Les insurgés ont accepté vendredi de poser les armes dans le Sud-Ouest syrien, dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu négocié par la Russie. Le régime de Bachar al Assad et ses alliés enregistrent dans cette région leur dernière victoire militaire en date. (Suleiman al Khalidi; Eric Faye pour le service français)