Ce déficit équivaut à 10,6% du produit intérieur brut des Etats-Unis et s'explique en partie par les dépenses engagées dans le cadre du plan de relance de l'économie adopté l'année dernière, précise lundi la présidence américaine.

Dans son projet de budget, qui doit être dévoilé à 15h00 GMT, elle prédit en outre un déficit de 1.270 milliards de dollars pour l'exercice fiscal 2011, qui débute le 1er octobre.

Il serait ramené à 727 milliards de dollars en 2013, date de fin du mandat de Barack Obama.

De source parlementaire, on précisait dimanche que le déficit devrait remonter progressivement pour atteindre 1.000 milliards de dollars pour l'année fiscale 2020.

Barack Obama, qui commentera son projet de loi de finances à 15h45 GMT, s'efforce de trouver un équilibre entre la réduction des déficits à long terme et la lutte contre un taux de chômage à deux chiffres en stimulant l'embauche par des crédits d'impôts et en allégeant la fiscalité des classes moyennes.

Le président, que les républicains accusent de creuser les déficits, a promis de sortir les Etats-Unis du "gouffre budgétaire béant" où ils se trouvent, mais ce gouffre semble encore plus abyssal que prévu pour l'année fiscale en cours.

Le Congressional Budget Office l'avait évalué la semaine dernière à 1.350 milliards de dollars.

Malgré l'écart assez net avec les 1.560 milliards annoncés, les deux estimations tablent sur un déficit flirtant durablement avec les 10% du PIB, ce qui serait sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'an dernier, le gouvernement a fait état d'un déficit de 1.400 milliards de dollars, soit 9,9% du PIB.

Le projet de loi de Finances dévoilé ce lundi prévoit un gel des dépenses pendant trois ans qui devrait permettre d'économiser 20 milliards sur l'exercice budgétaire 2011 et 250 milliards au total d'ici à 2020.

Des coupes budgétaires, des modifications ou l'arrêt pur et simple sont prévus pour 120 projets fédéraux. Barack Obama souhaite notamment mettre fin au programme Constellation de la Nasa, visant à renvoyer des astronautes sur la Lune.

Ces coupes n'empêcheront toutefois pas le déficit de rester très au-dessus des 3% du PIB prônés par la plupart des économistes, et qui correspondent aux normes en vigueur dans l'Union européenne.

Malgré la reprise attendue, il devrait redescendre aux alentours de 4,5% dans les dix ans à venir pour se creuser à nouveau ensuite avec le départ à la retraite des "baby boomers".

Alister Bull et Jess Mason, version française Jean-Philippe Lefief et Grégory Blachier