PARIS, 15 décembre (Reuters) - Un conseil de défense sanitaire aura lieu vendredi après-midi autour d'Emmanuel Macron, a fait savoir mercredi la présidence de la République, et de nouvelles décisions pour tenter de freiner la propagation du coronavirus et de son variant Omicron pourraient être prises, a déclaré Gabriel Attal.

Parmi les mesures potentielles, le porte-parole du gouvernement a mentionné l'accélération de la campagne vaccinale, le renforcement des contrôles aux frontières et des "recommandations claires" pour les fêtes de fin d'année, un discours dont la teneur a été par la suite confirmée devant les députés par le ministre de la Santé, Olivier Véran.

"Si le nombre de cas détectés a pu connaître ces tout derniers jours une relative stabilisation, nous restons dans une situation très dégradée", a déclaré Gabriel Attal lors du compte rendu du conseil des ministres.

Le nombre de patients hospitalisés pour COVID-19 dans les services de réanimation en France devrait ainsi s'élever à 3.000 "très rapidement" et à 4.000 pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An, selon les scientifiques, a précisé Gabriel Attal.

Afin de contenir cette cinquième vague épidémique, "des décisions supplémentaires pourront être prises d'ici à la fin de la semaine, dans les prochains jours", a poursuivi Gabriel Attal, avec des "recommandations claires pour passer les fêtes le plus convenablement possible".

Selon le porte-parole du gouvernement, "les plans blancs mis en place dans de nombreuses régions vont permettre de s'organiser et d'éviter la congestion de l'hôpital en fin d'année".

PLUS DE 60.000 CAS DE CONTAMINATION

Olivier Véran, interrogé par les commissions des affaires sociales et des lois de l'Assemblée nationale, a toutefois souligné que pour plusieurs raisons - impossibilité d'effectuer des transferts car la vague est nationale, fatigue des soignants, etc. - la France ne pourrait pas "monter au même niveau capacitaire de réanimation que lors de la première vague" du printemps 2020. Le nombre de patients Covid en soins critiques avait alors grimpé jusqu'à 7.000 environ.

Selon le dernier bilan rendu public mardi, 2.792 patients COVID-19 étaient hospitalisés dans les services de réanimation des hôpitaux français, avec un total de 1.641 admissions en soins critiques pour COVID-19 sur les sept derniers jours.

Lors de son audition, Olivier Véran a précisé que la France devrait enregistrer encore un peu de plus de 60.000 cas de contamination par le SARS-CoV-2 ce mercredi, mais que le nombre d'infections sur une semaine semblait ne plus augmenter.

"Les prochains jours, les prochaines semaines seront assez déterminants", a-t-il dit. Si la France restait sur un plateau élevé (de contaminations), "le nombre de malades continuerait d'affluer de façon continue, ce qui mettrait en tension encore plus fortement notre système hospitalier, même au-delà des fêtes de fin d'année, ce qui pourrait dans ce cas-là nécessiter par anticipation de prendre des mesures pour accélérer le freinage du virus", a-t-il ajouté.

Olivier Véran a également relevé que le nouveau variant Omicron du coronavirus, plus contagieux que son prédécesseur Delta, représentait "une incertitude et une menace".

"Aujourd'hui, on est à 170 cas diagnostiqués sur plus de 10.000 séquençages. Ça veut dire qu'on a la maîtrise de cette menace épidémique Omicron à l'heure à laquelle je vous parle", a déclaré le ministre de la Santé.

"Nous voulons la conserver dans la durée. Donc ça nécessite peut-être des mesures complémentaires", a-t-il dit, ajoutant qu'aucune décision n'avait été prise pour le moment. (Reportage Elizabeth Pineau et Bertrand Boucey, rédigé par Myriam Rivet et Jean-Stéphane Brosse, édité par Matthieu Protard et Tangi Salaün)