TRIPOLI, 8 janvier (Reuters) - L'envoyé des Nations unies Bernadino Leon a eu jeudi des entretiens avec les représentants des groupes engagés dans le conflit en Libye, notamment avec le général à la retraite Khalifa Haftar, qui mène depuis mai dernier au côté des forces gouvernementales une offensive contre les milices islamistes.

Plus de trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye reste plongée dans le chaos, avec deux gouvernements et deux Parlements rivaux.

Des miliciens regroupés au sein du mouvement "Aube libyenne" ont pris en août dernier le contrôle de la capitale, Tripoli, forçant le gouvernement du Premier ministre Abdallah al Thinni, seul reconnu par la communauté internationale, et la Chambre des représentants, le nouveau Parlement élu en juin, à se réfugier dans l'est du pays.

A Tripoli, l'"Aube libyenne" a mis en place un gouvernement parallèle et a rétabli l'ancien Parlement, le Congrès général national (CGN).

Bernadino Leon tente de réunir les protagonistes autour de la table des négociations mais des discussions prévues cette semaine ont été repoussées en raison de désaccords sur l'organisation des pourparlers.

L'émissaire de l'Onu a rencontré jeudi à Tobrouk, dans l'Est, des membres de la Chambre des représentants, ainsi que le général Haftar, allié du gouvernement Thinni, et le chef de son aviation, Saket Djorouchi, a déclaré ce dernier à Reuters.

Un raid mené par un avion des forces fidèles au gouvernement Thinni a fait deux morts dimanche parmi les membres d'équipage d'un pétrolier grec à l'ancre à Derna, dans l'est du pays.

Le bateau, soupçonné d'acheminer des activistes islamistes, avait été sommé de ne pas entrer dans ce port.

Les ports pétroliers sont l'un des principaux enjeux des combats entre les forces du gouvernement Thinni et les miliciens de l'"Aube libyenne". (Bureau de Tripoli avec Ayman al-Warfalli à Benghazi; Guy Kerivel pour le service français)