(Répétition mastic)

* Pyongyang ne comprend "qu'une chose", avertit Trump

* Merkel et Macron pour un durcissement des sanctions

* Pékin critique aussi l'initiative de son voisin

LONDRES, 3 septembre (Reuters) - L'essai nucléaire auquel a procédé dimanche la Corée du Nord, le plus puissant de son histoire, a entraîné des condamnations unanimes dans la communauté internationale, inquiète d'un accroissement des tensions dans la péninsule coréenne.

Le Japon et la Corée du Sud estiment que cet essai, le sixième depuis 2006, est d'une puissance dix fois supérieure à ceux conduits précédemment par le régime communiste.

Donald Trump, qui avait promis le 8 août dernier "le feu et la colère" en cas de provocations de Pyongyang, a réagi sur Twitter en qualifiant la Corée du Nord d'"Etat voyou", "dangereux" pour les Etats-Unis, et en laissant planer une menace voilée.

"La Corée du Sud découvre, comme je leur ai dit, que leurs mots d'apaisement à l'égard de la Corée du Nord ne fonctionneront pas, ils ne comprennent qu'une chose !", a écrit le président américain sur Twitter sans autre précision.

Il a adressé au passage un reproche à la Chine, "qui s'efforce d'aider mais avec peu de réussite".

Le conseiller national à la sécurité des Etats-Unis, le général H.R. McMaster, a pour sa part assuré son homologue japonais que Tokyo pouvait compter sur la protection nucléaire des Etats-Unis.

Pékin, un des rares alliés du régime ermite de Pyongyang, a appelé son voisin à mettre fin à de "mauvaises" initiatives qui contribuent à aggraver une situation déjà tendue. Le gouvernement chinois a précisé qu'il appliquerait pleinement les sanctions prévues par les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu.

Les dirigeants européens ont joint leur voix au concert de condamnations.

"Le président de la République, Emmanuel Macron, condamne avec la plus grande vigueur le nouvel essai nucléaire effectué cette nuit par la Corée du Nord, qui fait suite à une série d’essais de missiles balistiques confirmant la volonté répétée de Pyongyang de porter atteinte à la paix et la sécurité internationales", indique un communiqué de l'Elysée.

Il "appelle les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à réagir rapidement à cette nouvelle violation par la Corée du Nord du droit international, du régime de non-prolifération nucléaire et des résolutions du Conseil, dont la résolution 2371 adoptée le 5 août 2017 à l’unanimité."

"NOUVELLE DIMENSION"

Dans un communiqué distinct de la chancellerie allemande, Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont prononcés d'une même voix pour un durcissement des sanctions européennes à l'encontre de la Corée du Nord.

"La dernière provocation de l'homme au pouvoir à Pyongyang a atteint une nouvelle dimension", lit-on dans ce communiqué.

L'essai nucléaire nord-coréen est "irréfléchi", selon le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui s'est exprimé sur la chaîne Sky News. Il faut cependant privilégier la solution diplomatique à toute option militaire, a ajouté l'ancien maire de Londres.

La Russie, autre membre permanent du Conseil de sécurité, a également plaidé en faveur de l'apaisement.

"Dans les conditions actuelles, il est absolument essentiel de garder son calme, de s'abstenir d'initiatives qui pourraient conduire à une escalade des tensions", a dit le ministère russe des Affaires étrangères sur son site, ajoutant que la Corée du Nord risquait de "graves conséquences".

Le président russe, Vladimir Poutine, doit rencontrer dans la journée son homologue chinois Xi Jinping dans le cadre du sommet des pays BRICS en Chine.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui n'est plus autorisée à se rendre en Corée du Nord, a qualifié ce sixième essai mené depuis 2006 "d'acte extrêmement regrettable" qui traduit "un mépris complet des demandes répétées de la communauté internationale".

"J'espère que cela contribuera enfin à une prise de conscience de la communauté internationale pour interdire les essais nucléaires en mettant en oeuvre le TICEN", le traité d'interdiction complète des essais nucléaires, a déclaré la directrice de l'organisation chargée de son application, Lassina Zerbo. (Robin Pomeroy avec les bureaux de Reuters, Pierre Sérisier et Simon Carraud pour le service français)